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El viaje de Pedro

El viaje de Pedro
El viaje de Pedro
15 août 2009

Carnet de voyage

Chose promise, chose due!

Voilà donc quelques photos sur mon équipe de photographes et les conditions de prises de vue :

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The End !!!

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31 juillet 2009

La suite au prochain épisode.

Vous trouvez ce blog pas intéressant, trop ennuyeux ou franchement ringard ? N'hésitez pas à me laisser des commentaires ou des suggestions. Et surtout, allez y franchement car les alpagas ne sont pas susceptibles.

A l'inverse, vous faites peut-être partie des quelques lecteurs subjugués par la prose d'un modeste alpaga péruvien. Dans ce cas là, n'hésitez pas à revenir un peu plus tard car il me reste encore quelques histoires à partager. Je vous promets pour la suite un post sur mon équipe de photographes ainsi qu'un album photo avec de nouveaux visuels.

A bientôt (j'espère)

Pedro el alpaca

22 juillet 2009

San Pedro de Atacama - Calama

Une fois n’est pas coutume, la matinée est libre. Aussi, après le petit déjeuner, je sors me promener dans les rues de la ville. Celle-ci est vraiment très agréable. Les bâtiments sont bien entretenus. Les rues sont propres et animées. Autant de contrastes avec ce que nous avons pu voir en Bolivie. On se croirait presque à Disneyland.

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La place principale et la petite église sont elles aussi charmantes.

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Je marche ensuite jusqu’au centre d’immigration par lequel nous avons transité hier. La vue sur le Licancabur et la chaîne des autres volcans y est dégagée. Et je profite également d’un large panorama sur le désert d’Atacama, un sinon le désert le plus aride de la planète.

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Après la pause photos incontournable (merci Fred), je regagne le centre du bourg puis l’hôtel avant de graviter autour de ce dernier. Le paysage y est tout aussi singulier pour moi.

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L’heure tourne vite et je pars rejoindre mes amis au restaurant pour un dernier déjeuner en commun. Le repas en terrasse est appréciable et reposant, l’ambiance conviviale, le chef sympathique.

L’addition réglée, nous rejoignons le reste du groupe pour notre dernière excursion ensemble. Je les quitterai ce soir avec Nicolas à l’aéroport de Calama. Pour le moment, nous empruntons notre minibus d’hier et partons pour un trop bref aperçu du désert d’Atacama, de la vallée de la Mort et de la vallée de la Lune. Le paysage est sublime et incroyablement sec. Malheureusement, il est parcouru par un vent au moins aussi violent que celui d’hier, ce qui nous empêche de rester trop longtemps à chaque endroit.

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Vers 15h, nous remontons une ultime fois dans le minibus. Ce dernier prend alors la direction de Calama et de son aéroport, où mes amis décolleront pour Santiago. Mon périple à moi s’arrête aux portes de l’aéroport sachant que je regagne le Pérou avec Nicolas dès ce soir. Adios amigos !

21 juillet 2009

Chuvica – Sud Lipez – San Pedro de Atacama (Chili)

Il a fait froid cette nuit. J’étais pourtant resté habillé et j’avais deux couvertures en plus de mon sac de couchage, mais cela n’a pas suffit. Le trou dans la fenêtre du dortoir a refroidi inlassablement la pièce et a réduit l’efficacité de tout mon attirail. Je me suis donc réveillé de bonne heure sans parvenir à me rendormir.

La préparation est rapide ce matin : personne ne se hasarde à prendre une douche et, après avoir enfilé plusieurs couches de vêtements, le déjeuner est vite consommé. Comme hier, nous hissons ensuite nos bagages sur le toit de nos véhicules. Il fait encore nuit noire dehors et tout se fait à l’aide des phares des véhicules et de quelques lampes de torche. L’opération effectuée, nous pouvons monter à bord. Nous sommes désormais prêts à avaler nos 10 à 12h de 4x4 au travers le désert du Sud Lipez.

A peine sortie de notre crique, nous nous retrouvons plongés dans une immense tempête de sable. Celle-ci est très étendue (sur le plan géographique) et réduit parfois la visibilité à néant. Malheureusement pour nous, la tempête persistera toute la journée avec quelques (trop) brèves accalmies. La Nature est décidément sévère avec nous dans ce voyage (cf. l’excursion annulée aux îles Ballestas au Pérou).

Les premières heures de route ne me laisseront pas un souvenir impérissable : nos chauffeurs qui connaissent bien la région suivent la piste qui les conduit de l’auberge à l’entrée du désert. Dans la nuit, nous ne distinguons quasiment rien si ce n’est la portion de piste qu’éclairent nos phares. Ainsi, nous ne percevons pas la frontière entre le salar et le désert.

L’aube naissante fait progressivement reculer la pénombre et nous décelons bientôt les formes du relief. Celles-ci ne sont pas encore tout à fait nettes, mais je devine sur notre droite de hautes collines (pour ne pas dire des montagnes) qui se dressent telle une barrière. Nicolas nous explique que la majeure partie des reliefs que nous verrons aujourd’hui sont d’anciens volcans. Ce sont eux qui sont à l’origine de la région. Notre visibilité s’améliore au fur et à mesure que le temps s’écoule … jusqu’à ce que nous retrouvions à nouveau pris dans la tempête.

Le vent soulève des nuages de poussières très denses et très opaques restreignant fortement notre champ de vision. Il mugit par ailleurs autour de notre carlingue avec une force incroyable. Cela nous est confirmé lorsque les deux autres véhicules de notre convoi sortent du nuage de poussière : la bâche qui couvre les bagages sur le toit est soumise aux caprices d’Eole malgré un harnachement solide au départ. Notre chauffeur ayant repéré l’anomalie stoppe le convoi, et le voilà qui descend pour remettre d’aplomb le chargement. Malgré les efforts combinés des trois chauffeurs, les attaches ne font pas long feu et nous sommes contraints de nous arrêter un peu plus loin, dans un des rares villages au bord de la piste pour solutionner durablement ce problème.

Le hameau dans lequel nous sommes arrêtés présente des similarités avec les habitats que nous avons déjà pu observer l’autre jour sur la route vers le Pico Austria. Les constructions sont très modestes et sont édifiées à partir des matériaux rudimentaires immédiatement disponibles. Cela confère au village une impression d’indigence et de tristesse. On se croirait en outre dans un village fantôme puisque les rues sont désertes compte tenu de la météo. De nombreuses questions me taraudent à cet instant-là : combien de Boliviens vivent dans la région ? Pourquoi ces habitants ont-ils choisi de vivre dans un milieu aussi hostile (c’est-à-dire en plein désert) ? De quoi vivent-ils ? A quels aménagements dans leurs conditions de vie ont-ils dus consentir pour pallier à l’extrême isolement des lieux ? Ces questions resteront sans réponse …

Après 10 bonnes minutes d’arrêt technique, nous reprenons le chemin. La tempête commence à se calmer et nous profitons bientôt d’un très beau ciel bleu. La contrée dévoile alors peu à peu ses charmes : ses volcans, sa pampa, ses formations rocheuses, …

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Mais l’accalmie est provisoire et nous nous retrouvons très vite au cœur de la tempête.

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Le vent redevient très violent et soulève à nouveau des nuages de sables qui réduisent la visibilité à néant. De fait, notre 4x4 sort soudainement de la piste et, malgré les efforts de notre pilote, nous perdons toutes traces des deux autres véhicules du convoi. Nous tournons 10 bonnes minutes dans les parages, mais les traces des autres 4x4 ont déjà été effacées. A moins qu’ils ne soient jamais passés par là… Nous décidons alors de poursuivre notre chemin. Nous les retrouverons probablement plus loin (enfin espérons !).

Notre véhicule roule un long moment dans la tempête de sable, sable qui s’infiltre par toutes les anfractuosités. Chacun de nous est ainsi progressivement recouvert par une mince pellicule de grains de sable et une espèce de léger brouillard envahit l’habitacle. Mon appareil photos n’y résistera pas et je serai contraint de terminer le voyage en empruntant celui de la personne avec qui je partage ma chambre (et qui est vraiment super sympa).

Nous finissons par sortir du nuage opaque. Quel réconfort ! Nous allons enfin pouvoir re-respirer normalement et nous n’aurons plus à subir l’invasion du sable.

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Nous profitons alors à nouveau des splendides paysages … enfin jusqu’au nouvel assaut de la tempête. Ce sera comme ça toute la matinée et nous devrons composer avec le vent violent jusqu’à notre arrivée à San Pedro de Atacama (au Chili) ce soir.

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Notre périple est néanmoins ponctué par un certain nombre de haltes. En effet, nous ne nous sommes pas lancés dans une traversée du désert pour le simple plaisir de rouler. Notre objectif (comme celui de tous les touristes qui passent ici), ce sont les lagunes : la laguna colorada (à dominante rouge), la laguna verde, et bien d’autres. Malheureusement pour nous, la première lagune à laquelle nous parvenons est toute blanche : elle est recouverte d’un manteau de glace qui transforme cette oasis de vie en un lieu de solitude. Elle n’est pas non plus particulièrement accueillante avec ses minis tornades qui foncent droit sur nous.

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Nous reprenons la route un peu frustrés, mais en nous disant que la prochaine lagune sera forcément plus séduisante. Ben pas vraiment en fait. Elle ressemble exactement à la première mais avec le ciel bleu et les jolis volcans en moins. Ajoutez à cela, un nuage de poussière qui nous enveloppe plus ou moins et un vent toujours aussi fort. Nous ne sommes vraiment pas gâtés.

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Heureusement, en poussant un peu plus loin, nous découvrons l’«arbre de pierre», un incontournable des circuits.

32 (C’est là la dernière photo de mon appareil et donc de la journée)

Nous rallions ensuite la Laguna Colorada pour déjeuner mais elle aussi est toute blanche. Quant aux flamants roses de James, ils ont sûrement migrés vers des cieux plus cléments. La seule chose que nous distinguons entre deux bourrasques, ce sont de petits abris. Nous nous orientons vers l’un d’entre eux et y pénétrons pour prendre le pique-nique. Le lieu est glacial mais au moins nous sommes à l’abri du vent et du sable. Le repas est copieux et chacun reprend des forces après cette matinée assez éprouvante. Chacun partage également ses impressions sur la matinée.

Puis vient l’heure de repartir. Nous remontons dans nos 4x4 respectifs et prenons la direction de la frontière chilienne. Compte tenu des conditions météorologiques, nous écourtons le programme pour rallier directement notre objectif de la journée. Nous faisons plusieurs heures de pistes et nous arrêtons seulement un bref instant à la Laguna Verde. De couleur émeraude, elle semble aujourd’hui très agitée. Des remous viennent du large et se terminent en vaguelettes sur le rivage. Nicolas nous explique que le lieu est très exposé aux vents et présente de fait toujours cette apparence.

Ultime étape, la frontière bolivienne. Le poste bolivien est constitué de trois ou quatre constructions sommaires, construites à partir des matériaux locaux. Il est vraiment très simple d’apparence et aussi très isolé. Sa situation est particulièrement insolite (pour ne pas dire burlesque) car nous sommes en plein désert et il m’apparaît très simple de passer d’un pays à l’autre sans être remarqués. Mais peut-être me trompais-je ?

A notre arrivée, rien ne bouge. C’est à nous de faire le déplacement … enfin à Nicolas. Nous lui avons tous remis nos passeports et nos fiches d’accompagnement pour qu’il se charge des formalités. Mais celles-ci s’éternisent. Nous apprenons à son retour que toutes les excursions de la journée dans le Sud Lipez ont été annulées après notre départ de ce matin, à cause de la tempête. Pour la même raison, le bus chilien qui devait venir nous chercher ici est bloqué à San Pedro de Atacama.

Nico se débrouille très bien et deux des trois chauffeurs acceptent de nous conduire plus en avant. Nos bagages sont en revanche chargés à l’arrière d’un pick-up qui stationnait là et ferons la route derrière nous. Nous nous entassons donc dans les deux véhicules restants et franchissons le no man’s land qui sépare la Bolivie du Chili. Adios Bolivia ! Holà Chile !

Environ cinq kilomètres plus loin, nous débouchons sur le poste frontière chilien. Notre minibus n’est toujours pas là. Nico fait tamponner nos passeports et nous entamons aussitôt la descente vers San Pedro avec la bienveillance des autorités chiliennes.

Nous croisons alors notre minibus qui est en train de gravir la pente. Tous les véhicules s’immobilisent et nous réalisons là un transbordement d’un véhicule à l’autre, humains et bagages compris. Nous reprenons alors la route pour 45 minutes environ jusqu’à notre destination finale, San Pedro de Atacama, et profitons du temps libre pour compléter les documents d’immigration que Nico nous distribue.

Parvenu à l’entrée du village, le minibus nous dépose devant un nouveau poste frontière ou plutôt devant le bureau de l’immigration. Il nous faut alors remettre passeport et document d’immigration à un agent dans une guérite, puis ouvrir nos sacs pour une inspection en règle. Interdiction de transporter des fruits, des légumes, des produits d’origine végétale (miel, …) ou animale (viande, œufs, laitage, …).

Ce n’est qu’aux termes de ces formalités que nous pouvons gagner notre hôtel pour la nuit. Je commence par prendre une bonne douche et par me changer pour me sentir propre, puis je pars faire une petite promenade en ville. Le bourg est vraiment très sympa et me fait un peu penser au Mexique (je ne sais pas pourquoi, je n’y ai jamais mis les pattes). Puis vient l’heure du dîner d’adieux chez un restaurateur français originaire de Toulouse. Au menu, une pierrade de viandes qui me rappelle un peu celle d’Arequipa.

C’est repu de fatigue que nous partons nous coucher. Bonne nuit !

20 juillet 2009

Uyuni - Chuvica

Aujourd’hui comme hier, le départ est fixé à midi précise. Ceci doit en théorie nous permettre de récupérer de la fatigue accumulée la veille (nous sommes arrivés à Uyuni à 2h30 ce matin). Et pourtant nous sommes tous réveillés de bonne heure. La fanfare qui joue quelque part à proximité de l’hôtel n’y est pas étrangère. Pourtant, personne n’est énervé, ni même agacé car cela fait pleinement partie du voyage.

Dès la sortie du lit, je me rends compte que la température a nettement fraichi par rapport aux jours précédents. Il faut désormais se couvrir davantage et mes collègues n’hésitent pas à empiler les couches de vêtements. Personnellement, je commence par prendre ma douche (car nous n’en aurons pas la nuit prochaine), avant de me rendre dans la salle réservée au petit-déjeuner. Ce dernier est vraiment très copieux et très bien par rapport à ce que nous avons pu connaître jusque là. La journée s’annonce sous de très bons auspices…

Rassasié, je décide alors d’aller faire une petite ballade dans la ville d’Uyuni. Il est à peine 9h, j’ai donc trois bonnes heures avant le départ.

A peine ai-je franchi le seuil de l’hôtel que je comprends immédiatement ce qui nous a réveillé : l’hôtel est situé à l’entrée d’un camp militaire et une fanfare est postée juste en face de l’entrée de l’établissement. Elle joue à intervalle régulier des marches joyeuses et rythmées, sans raison apparente. Je songe à ce moment que notre chambre elle-même donnait directement sur le camp ; c’est probablement pourquoi la fenêtre était opaque et condamnée.

Je remonte la rue rectiligne qui conduit jusqu’à la gare et que nous avons déjà empruntée la nuit dernière. Les bâtiments, les rues m’impressionnent par leur tristesse. Cette impression est renforcée par le ciel bas, nuageux et gris ainsi que par le vent froid qui balaye les artères de la ville. Je croise peu d’habitants et les véhicules restent rares. Pour moi à ce moment-là, Uyuni ressemble à une ville fantôme.

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Je passe devant la gare où un wagon trône fièrement, puis je poursuis mon chemin sur la même artère.

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Le cadre étant toujours aussi déprimant à mes yeux, je décide de faire demi-tour jusqu’à la gare et de poursuivre ma promenade matinale jusqu’au «centre-ville ». Les rues semblent un peu plus animées de ce côté mais je ne passerai pas pour autant plusieurs jours sur place.

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Uyuni étant construit selon un plan en damier, je décide de regagner l’hôtel en empruntant une rue transversale à la première. Les maisons y sont plus colorées et les passants plus nombreux. C’est probablement l’avenue principale de la localité. Un marché couvert y est également implanté.

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De retour à l’hôtel, je m’installe dans un canapé situé dans le hall jusqu’à l’heure du rendez-vous. Je suis peu à peu rejoint par une partie de mes compagnons. Le temps s’écoule ainsi paisiblement et, au fil de celui-ci, le groupe se reforme…

Nous sommes tous là à présent, tous sauf nos chauffeurs. Il est 12h. 12h05. 12h10. 12h15. Nos chauffeurs arriveront finalement avec une demi-heure de retard. Dès leur arrivée, nous nous répartissons par groupe de cinq entre les trois véhicules et chargeons nos bagages sur leur toit. Mes collègues et moi choisissons le 4x4 le plus vieux. L’excursion au Pico Austria l’autre jour m’a en effet montré que c’était celui-là qui aurait les meilleurs amortisseurs. Notre pilote semble par ailleurs plus expérimenté.

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Les bagages et les passagers étant chargés, Nico grimpe dans notre véhicule qui démarre aussitôt. Direction le cimetière de trains à la sortie de la ville.

Le cimetière des trains d’Uyuni s’étend sur un terrain vague à un ou deux kilomètres de la sortie de la ville. Il accueille les carcasses d’anciennes locomotives et d’anciens wagons qui se désagrègent là sous l’effet combiné du vent, du sable, de la pluie et du temps. Le lieu est vraiment insolite :

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C’est finalement le seul centre d’intérêt d’Uyuni. Dommage que le vent soit aussi vif et glacial !

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Nous remontons dans nos 4x4 respectifs et, après un détour par l’hôtel pour récupérer un article oublié, nous prenons la direction du Salar (comprendre du désert de sel). Nos trois véhicules sont très espacés les uns des autres si bien que nous croyions pendant un moment avoir perdus nos compagnons. Aucun nuage de poussière n’est en effet visible sur la piste derrière celui que nous générons. Où peuvent donc bien être les deux autres véhicules ?

Nous ne les retrouverons qu’à l’entrée du Salar une vingtaine de kilomètres plus loin. Nous franchissons ensemble un check point situé dans un village, puis nous roulons jusqu’au village suivant où nous effectuons un premier arrêt. Les rues du bourg, désertes, sont rectilignes et adoptent un plan en damier. Les bâtiments de part et d’autre de ces axes sont tous construits en sel et en tôle ondulée. L’ensemble confère aux lieux un aspect austère, impression encore accrue par le temps maussade et le vent glacial. Comme à Uyuni, on se croirait au cœur d’un village fantôme.

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Je m’écarte un peu des voitures pour jeter un œil sur les environs. Ceux-ci ne sont guère plus réjouissants.

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Je me décide donc à regagner la place où sont stationnés nos véhicules. Avec ses « magasins », celle-ci est un petit peu plus vivante : trois enfants jouent là autour d’une charrette, quelques « commerçants » veillent sur leurs articles en sel qui reposent sur des étals en sel, et une autochtone s’active dans son « restaurant ».

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Puis vient l’heure du départ. Nous pénétrons sur le Salar proprement dit, un gigantesque désert de sel de 12 500 km², le plus grand du monde. Le blanc domine à perte de vue… Nous ne nous arrêtons pas devant les cultivateurs de sel car ceux-ci se montrent assez hostiles à notre présence. Nous faisons plutôt un arrêt un peu plus loin pour observer les tas de sels.

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Nicolas nous apporte quelques précisions sur les travailleurs du coin. Vêtus de protections de fortune pour se protéger du soleil, de la réverbération et de l’effet corrosif du minéral, les paysans de la région creusent quotidiennement la bordure du désert pour en retirer du sel non iodé. Ils revendent ensuite celui-ci à des usines spécialisées qui se chargent d’y incorporer de l’iode, puis de l’exporter. Pour information, la tonne de sel serait revendue 6 Bolivianos par les exploitants locaux (un prix dérisoire comparé au prix de vente du produit fini).

Nous continuons ensuite notre route, filant tout droit au milieu de nul part. Nous roulons à pleine vitesse sur cette étendue sans fin jusqu’à ce que nous effectuions une nouvelle halte pour contempler les formes hexagonales sculptées par le vent et caractéristiques des lieux.

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Encore une fois, le désert s’étend à perte de vue et les montagnes qui l’encerclent semblent toutes petites. Nous roulons encore un bon moment, passons devant un hôtel de sel où nous refusons de nous arrêter (encore un piège à touristes) et débouchons sur l’île d’Incahuasi à 16h. Nous ne sommes visiblement pas les seuls à avoir eu cette idée, ce qui fait que notre déjeuner a un peu moins de charme :

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Le buffet est copieux mais vite avalé compte tenu du trésor qui se trouve à proximité. L’île d’Incahuasi est une immense colline volcanique qui s’élève en plein milieu du désert de sel. Outre son isolement extrême, l’île se caractérise aussi par ses immenses cactus de plusieurs mètres de haut et dont certains sont centenaires. Un chemin balisé permet de déambuler sur le site tout en le préservant de la fréquentation. La promenade vaut vraiment le coup :

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L’île est relativement haute : jugez-en par le point de vue au sommet ainsi que par la taille des humains qui se trouvent à ses pieds (les traits noirs sur la seconde photo) :

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Pendant la descente, nous passons devant une « grotte » naturelle d’où la vue est là aussi sublime.

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Au terme du parcours balisé, je me décide à contourner l’île par la droite afin de mieux appréhender ses dimensions. Mais celles-ci sont trop importantes (et le vent trop violent) pour que je me hasarde à faire le tour complet. Je me résigne donc à faire demi-tour au bout d’une vingtaine de minutes de marche environ.

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Je rejoins mes collègues Viventura que je retrouve en pleine séance de travail. Nicolas les photographie en jouent sur les perspectives. Résultat garanti !

Puis le coucher du soleil approchant, nous nous résignons à quitter les lieux pour rejoindre notre auberge. Nous effectuons tout de même deux arrêts pour assister au coucher de l’astre solaire. Le spectacle est au moins aussi féerique qu’au Machu Picchu.

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Derrière nous, sur la ligne d’horizon, le ciel m’apparaît en revanche nettement plus menaçant, mais si fantastique :

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Nous remontons à bord de nos véhicules et rallions une auberge située quelque part aux pieds d’une montagne. Je ne sais pas précisément où car la nuit est tombée très vite et il fait nuit noire quand nous arrivons. L’auberge contient une dizaine de dortoirs séparés en deux groupes par une grande salle commune qui fait office de bar-restaurant. Un repas bien chaud nous y est servi alors que la soirée est déjà bien entamée. Aucun de nous ne s’attarde car il fait froid et nous roulerons toute la journée demain. Nous regagnons donc notre dortoir et nous allongeons dans nos sacs de couchage sur des lits très confortables. La lumière s’éteint, la journée touche à sa fin…

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19 juillet 2009

La Paz - Uyuni

Nous avons quartier libre ce matin, le rendez-vous étant fixé à midi seulement. Je me joins alors à quatre autres compagnons pour découvrir la ville de La Paz à pied. Eux l’ont déjà fait hier, ils vont donc me servir de guide.

Dès la sortie de l’hôtel, nous nous trouvons plongé dans l’atmosphère de la capitale la plus haute du monde avec sa circulation intense, ses innombrables micros (taxis collectifs), et surtout ses rues et avenues en pente. La densité de l’habitat est incroyable : chaque mètre carré de terrain est occupé dans la cuvette si bien qu’il n’y a pas un seul terrain vague et très peu d’espaces verts. L’urbanisation atteint probablement ici son paroxysme.

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Malgré tout, l’influence européenne est très nettement perceptible dans le centre de la ville. Plus encore, on se croirait parfois dans une véritable métropole européenne avec ses immeubles, ses boutiques de rez-de-chaussée, ses bâtiments officiels, son réseau de transports en commun…

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A la recherche d’une banque dotée d’un distributeur automatique, nous marchons en direction de la Place Murillo, le centre du pouvoir. Le palais présidentiel, la Cathédrale, le palais législatif et le musée national d’art y ont tous élus domicile, et en son centre trône un monument en l’honneur de la proclamation de Murillo.

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Nous remontons ensuite la rue Comercio et pouvons apercevoir à chaque rue transversale les flancs de la cuvette :

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Nous débouchons sur la Place des Héros où se trouve l’église San Francisco (l’église est à proximité de l’hôtel). De l’autre côté se trouve le marché Lanza.

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Nous rejoignons l’église San Francisco à la façade finement ouvragée, avant de poursuivre notre promenade dans un vieux quartier situé juste derrière l’édifice.

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Le Guide du Routard annonce que les habitations qui se trouvent là comptent parmi les plus anciennes de la ville, celles qui ont en tout cas été épargnées par la frénésie immobilière. Les magasins qui donnent sur la rue sont essentiellement touristiques mais ils proposent des « produits traditionnels » : fœtus de lamas, statuettes de la Pachamama et d’autres objets liés aux croyances populaires.

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Nous traversons la rue assez rapidement et poursuivons notre promenade dans le quartier. C’est ainsi que nous débouchons sur un véritable marché de rues. Les étals sont relativement épars mais l’on trouve de tout, de l’alimentaire, des fleurs, des produits de beauté, … Et, je croise même Pascual, notre guide de la veille (cf. Trek jusqu’au Pico Austria)

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Nous retrouvons très rapidement la circulation et les micros.

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Nous continuons un peu notre promenade avant de regagner l’hôtel. Il nous faut en effet récupérer nos bagages et nous acheter quelque chose à grignoter car l’heure du départ approche.

Le groupe se reforme à midi. Nous embarquons alors dans un minibus qui doit nous conduire à la gare routière, d’où nous prendrons un bus de ligne jusqu’à Oruro. Ce premier trajet (entre l’hôtel et la gare routière) est très rapide si bien que nous sommes quelque peu en avance. Nous nous asseyons alors dans la salle d’attente et patientons.

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La gare routière forme un grand hall et comprend une enfilade de comptoirs correspondant à autant de compagnies différentes. Les bus de lignes semblent desservir une bonne partie du pays depuis ici. Et comme dans les gares (ferroviaires) et aéroports, des annonces sonores sont régulièrement diffusées pour prévenir les passagers que l’embarquement pour telle ou telle destination est ouvert et qu’il faut se diriger à telle porte.

C’est justement ce qui se produit avec notre bus. Nous franchissons la porte d’embarquement, mettons nos bagages en soute et allons trouver notre siège. Nous avons de la chance, nous sommes vers l’avant et je suis à la fenêtre ; je pourrais donc regarder le paysage défiler. Les autres passagers embarquent à leur tour, puis des marchands ambulants (de journaux, de glaces, …). Vingt minutes plus tard, le bus démarre enfin. Il est 13h30.

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Comme la veille, nous quittons le centre de la cité en remontant les flancs de la cuvette. Nous disposons alors d’une bonne vue sur le centre historique.

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Mais celle-ci n’est que temporaire car nous nous retrouvons très vite dans les faubourgs de la capitale. Nous effectuons un bref arrêt (durant lequel nous embarquons de nouveaux passagers) avant de gagner l’altiplano. La route traverse de vastes étendues arides ainsi que quelques bourgades. Et le trajet dure toute l’après-midi.

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Le bus nous dépose à Oruro en bord de route et nous attrapons immédiatement un groupe de taxis qui nous conduit jusqu’à la gare ferroviaire. Nous n’avons pas de temps à perdre car les trains sont ici très ponctuels et il n’y en a que deux par semaine.

Lorsque nous arrivons à la gare, les grilles sont closes et une foule hétéroclite est massée devant elles. Nous patientons à notre tour jusqu’à l’ouverture des grilles … ce qui ne saurait tarder. Ça y est ! Et le train est à quai. La première chose que nous ayons à faire est de déposer nos bagages dans le wagon dédié en indiquant notre destination. Nous y récupérons un ticket que nous devrons restituer à notre arrivée à Uyuni. Nous pouvons ensuite gagner nos places attitrées. Et comme il nous reste un peu de temps, certains d’entre nous partent faire un petit tour et acheter de quoi manger. L’arrivée à Uyuni est en effet prévue pour 2h30.

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Le train part effectivement à l’heure pile 19h. Dehors, la nuit tombe si bien que le paysage s’estompe très vite.

Le temps passe lui aussi très vite. Nous commençons par diner (ou plutôt par pique-niquer). Puis deux très beaux films sont diffusés l’un après l’autre. Nous dormons enfin un peu jusqu’à ce qu’on nous signale l’arrivée à destination. Nous descendons alors du train chauffé et nous nous retrouvons plongés dans la nuit glaciale. Il nous faut désormais récupérer nos bagages et là, c’est vraiment folklorique :

12 (Désolé pour le flou artistique mais la photo vaut quand même le coup)

Le wagon des bagages est plein à craquer. Un agent des chemins de fer les extirpe un à un. Puis un de ses collègues s’engouffre progressivement dans le wagon pour les lui passer. Les bagages sont ensuite déposés dans une charrette qui, une fois remplie, est acheminée jusqu’à un hangar attenant. Le chargement est alors vidé là et la charrette retourne au wagon. Et ainsi de suite. Là encore, nous patientons une bonne vingtaine de minutes dehors, le temps que dure cet exercice. Lorsque celui-ci se termine, des barrières sont ouvertes et la foule se presse dans le hangar pour retrouver son bagage parmi les centaines entassés là. Il est peut-être 2h30 du matin, mais le froid et cette activité nous maintiennent largement éveillés malgré le froid. Pour éviter les vols, un agent est posté à la sortie et s’assure que le numéro du bagage correspond à celui du ticket remis lors du dépôt.

L’hôtelier nous attend patiemment devant la gare et nous conduit (lui en voiture avec les bagages, nous à pied) jusqu’à son hôtel. Nous assistons alors au partage des chambres avant de prendre possession de la notre et d’aller nous coucher pour quelques heures de sommeil.

18 juillet 2009

La Paz – Pico Austria – La Paz

Aujourd’hui est une journée totalement libre, comme cela avait déjà été le cas à Cusco au Pérou. Autrement dit, chacun peut faire ce qui lui plait. Notre groupe se scinde ainsi en trois sous-ensembles : certains membres du groupe ont choisi de rester dans la capitale bolivienne, la capitale la plus haute du monde ; d’autres ont opté pour une « petite » sortie en VTT ; d’autres enfin ont préféré sortir en montagne. Je me rallie à ce dernier groupe.

Pour les premiers, city tour et shopping devraient combler une bonne partie de la journée. Je pense que la seconde activité a réclamé plus de temps que la première en entendant les récits des protagonistes.

Pour les seconds, la journée commence de bonne heure. Après un briefing en bonne et due forme hier soir, une agence d’aventures est venue chercher nos deux volontaires pour les amener sur un des sommets dominant la ville. De là, ils doivent réaliser une descente en VTT de 64 kilomètres en empruntant la « Route de la Mort ».

Le tour opérator Viventura décrit la prestation comme suit : « Sur cette route, on passe en quelques heures des sommets froids des environ de La Paz au climat et à la végétation subtropicales de Coroico ! […] Le circuit dure toute la journée et convient aussi aux débutants. Ce sont 64km de descente, de 4 600m d’altitude jusqu’à 1 100m à l’arrivée. La route escarpée est taillée dans la paroi et longe de l’autre côté un abîme qui atteint jusqu’à 600m de profondeur. Sur le parcours l’on passe par de nombreuses chutes d’eau et des panoramas incroyables ». Nos compagnons sont en tout cas ravis de leur expérience.

Je fais donc parti du troisième et dernier groupe qui a opté pour un trekking dans la Cordillère Royale, et plus précisément pour l’ascension du Pico Austria qui culmine à 5 300m d’altitude. On nous a garanti à maint reprises qu’il s’agissait probablement d’un des « 5 000 » les plus facilement accessibles pour les béotiens comme moi. Allons voir ce qu’il en est vraiment…

Ce matin, deux 4x4 nous attendent au pied de l’hôtel. Nous nous répartissons entre les deux véhicules et prenons immédiatement la route en direction de la Cordillère Royale. Pascual sera notre « chef d’expédition » pour la journée, Arturo notre chauffeur.

Nous roulons un moment dans La Paz et sa banlieue. Nous commençons bien évidemment par sortir de la cuvette (cf. explication d’hier), puis nous nous engageons sur un axe routier important à en juger par la largeur de la voie. Les abords de la route (où le trafic est dense) sont occupés par des marchés et des étals. C’est à l’un d’eux que nous achetons nos provisions. Nous faisons en effet un bref arrêt pour acheter des barres énergétiques, des sucreries et de l’eau.

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Peu de temps après, nous nous retrouvons sur l’altiplano et ses vastes étendues herbeuses. Nous roulons alors un moment sur la route (nationale ?) avant de bifurquer sur une piste en terre qui part vers les montagnes. De là, il nous faut compter encore une bonne heure de piste avant d’arriver au point de départ de notre trek.

Sur le chemin, nous apercevons parfois des habitations isolées, des autochtones et des troupeaux. C’est vraiment incroyable, inimaginable : comment des êtres humains peuvent-ils vivre dans des conditions aussi difficiles (dans le froid, sur des territoires peu ou pas fertiles, sans électricité, sans bois, …) alors que des contrées toutes proches semblent beaucoup plus accueillantes ? et d’abord de quoi peuvent-ils bien vivre, isolés comme ils sont ? Quelle que soit la réponse, je reste admiratif devant ces hommes et ces femmes qui ont su s’adapter à un milieu hostile et qui en tirent leur subsistance.

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Au détour d’un des multiples virages, nous débouchons sur une espèce de cirque naturel : le relief montagneux s’élève sur trois des quatre côtés. Pascual nous annonce que nous arrivons au départ de notre randonnée.

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Tandis que nous attendons le second 4x4, je balaye du regard le paysage dans lequel nous nous trouvons : les montagnes environnantes se dressent vers le ciel telles les remparts d’une forteresse, une ferme est installée à environ deux cents mètres de nous et une petite rivière s’écoule à proximité mais du côté opposé à la ferme. Arturo et le second chauffeur semblent connaître les habitants de cette ferme située non loin.

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L’équipe étant désormais au complet, Pascual donne le signal du départ. C’est parti pour la première partie de l’ascension (jusqu’à l’heure du déjeuner) ! Nous remontons la rivière à la suite de nos guides et découvrons très tôt notre objectif : le Pico Austria (le sommet de droite sur la seconde photo) :

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Derrière nous, la vue sur le « cirque » est à présent bien nette ... ce qui n’est plus du tout le cas de nos véhicules :

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Quelques minutes supplémentaires s’écoulent avant que nous ne débouchions sur un premier lac. Des lamas paissent tranquillement à ses abords, mais point de Boliviens en vue. Nous contournons cette retenue d’eau alimentée par plusieurs cascades. Toutes sont gelées, ce qui permet de se faire une bonne idée des températures qui doivent régner ici la nuit. C’est d’autant plus curieux qu’il ne fait pas particulièrement froid ce matin.

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Après ce lac, nous longeons à nouveau la rivière. Deux petites fillettes surgissent soudain de nulle part. Elles ne disent pas un mot, mais leur regard en dit long :

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Plusieurs d’entre nous leur donnent quelques friandises. Nous profitons également de cette rencontre inattendue pour faire une petite halte. Je fais une petite photo sur la vallée et une autre sur le chemin à venir. Clic clac ! Clic clac !

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Tiens, mais il y avait d’autres personnes derrière nous ! Nous nous saluons respectueusement. Pascual nous explique que nous allons pique niquer sur les rives d’un lac un peu plus haut qui sert de camp de base aux andinistes. Des locaux font donc régulièrement la navette entre ce camp et la vallée pour en assurer l’approvisionnement.

C’est sur ces commentaires que nous reprenons notre montée (qui reste très accessible pour le moment). Nous croisons à nouveau quelques lamas, mais aucun autre individu. Plus loin, un petit muret en pierre se dresse en travers du chemin. Nous nous dirigeons vers lui et découvrons peu à peu notre objectif de la matinée. La récompense est sublime et notre cantine grandiose.

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Pascual nous annonce que nous sommes dans les temps pour le moment et que nous allons prendre notre pique-nique ici avant d’entamer l’ascension proprement dite. Nous avons en effet un certain rythme à tenir pour être sûr de pouvoir atteindre le sommet tout en étant certains de redescendre avant la nuit.

Les organisateurs ont prévu un déjeuner très copieux que nous nous révèlerons incapable d’engloutir dans son intégralité. Nous faisons néanmoins quelques réserves en prévision des efforts de tout à l’heure (les fruits et les sucreries nous apporteront de l’énergie en cours de montée). Le cadre est envoûtant :

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Ragaillardis, nous contournons ce lac comme nous l’avons fait pour le précédent et nous entamons l’ascension. Le sentier devient de plus en plus raide et disparaît peu à peu sous les gravas. Nous perdons donc un peu en stabilité tandis l’oxygène commence à se raréfier.

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Nous sommes à présent à la hauteur du Mont-Blanc et nous nous retrouvons au pied d’un raidillon impressionnant. L’effort à déployer se fait plus intense, mon cœur s’accélère, j’ai la tête qui commence à tourner et je sens mes tempes battre rapidement. Arriverais-je en haut de cette portion ? Honnêtement, je n’en sais rien mais je ne veux pas commettre d’imprudence.

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Au bout d’une bonne demi-heure, la pente est enfin gravie mais au prix d’efforts importants et de plusieurs arrêts. Nous sommes désormais à 5 000m environ et le paysage est … minéral : beaucoup d’éboulis, un petit lac, un glacier et des sommets.

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Nous nous retrouvons tous pour une pause bien méritée. Chacun reprend des forces avant l’ascension finale. Personnellement, je retrouve rapidement mon souffle et mon énergie. L’objectif est désormais à portée : 300m de montée et nous y sommes. C’est parti !

Les premiers mètres ne paraissent pas trop difficiles mais très vite toute mon énergie disparaît. Chaque pas supplémentaire réclame alors un effort extraordinaire et je suis obligé de faire des arrêts tous les trois pas. Je demande au guide de ne pas m’attendre, je m’assieds un moment puis poursuis à mon rythme. Je sais désormais que je ne monterai pas jusqu’en haut. Je crains en effet que cela ne me prenne trop de temps et ne gêne mes partenaires, d’autant plus qu’il faut aussi assurer la descente… Je me fixe alors comme objectif d’atteindre la crête juste au-dessus de moi.

Au terme de considérables efforts, j’atteins enfin la crête. Je m’assois et reprend mon souffle (ce qui est très rapide – en fait je me sens très bien dès que je suis assis, mais dès que je grimpe, une espèce de vertige me prend et mes forces m’abandonnent). Je découvre alors un panorama sur une partie de la région et j’ai également une bonne vue sur le sommet d’une part, sur la dernière partie de la montée d’autre part. C’est ma récompense personnelle.

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J’apprendrai plus tard que j’étais à approximativement 5 200m d’altitude, soit à 100m du sommet. Mais peu importe la performance, mieux vaut être raisonnable pour pouvoir redescendre sans être un fardeau pour les autres. En définitive, sur les 6 membres du groupe à avoir tenté l’ascension, 4 ont réussi, je suis arrivé à une centaine de mètres du sommet et notre dernier compagnon a été contraint de s’arrêter à 300m du but. Pas mal pour des débutants.

La descente est bien entendu beaucoup plus rapide que la montée. Mais le vertige s’impose comme un nouvel adversaire : il nous faut en effet redescendre le raidillon que nous avons grimpé tout à l’heure et qui est constitué d’un amas de pierres relativement instables. Je prends donc mon temps et laisse filer les autres devant. Nous effectuons de toute façon quelques haltes pour nous regrouper.

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Nous retrouvons nos 4x4 avant la nuit et reprenons la route de La Paz où nous arrivons pour l’heure du dîner. La soirée ne s’éternise guère car je suis repu de fatigue et la journée de demain s’annonce très longue. A demain.

17 juillet 2009

Llachon – La Paz (Bolivie)

Je crois que je commence désormais à prendre le pli. Nul besoin de réveil ce matin, je me lève une bonne demi-heure avant que celui-ci n’entre en service. Nicolas nous a décidément bien entraînés. Distinguant de la lumière à travers les ouvertures, je décide de sortir et d’aller explorer les abords immédiats de notre habitation.

En franchissant le seuil, je découvre un environnement que nous n’avions qu’entraperçu hier. Pour mémoire, nous étions arrivés alors que la nuit était déjà bien installée, et nous avions gagné nos habitations à l’aide de lampes de poche. Ce matin, en sortant de la cour de notre résidence, je découvre tout un hameau et une gigantesque étendue d’eau : le légendaire lac Titicaca.

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Je découvre également le mode de vie très simple et très organisé des habitants de la région. Ne disposant pas de gros moyens pécuniaires, ceux-ci exploitent toutes les matières premières immédiatement à leur disposition. C’est ainsi qu’ils façonnent des briques à partir de l’adobe et qu’ils s’en servent pour édifier leurs maisons et dépendances. Les blocs de pierres sont quant à eux utilisés pour délimiter leurs champs et tracer des sortes de ruelles reliant les habitations. Et ainsi de suite… Tous les matériaux abondants semblent destinés à un ou à des usage(s) précis.

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L’heure tournant, je regagne notre chambre pour une brève toilette. Puis, mes compagnons et moi prenons la direction de la salle commune où le petit déjeuner nous attend. Cette salle est vraiment très bien aménagée :

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Je sors ensuite de la salle et me livre à une séance photos avec mes charmants hôtes :

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Puis, au bout de quelques minutes, Zacchary sonne le rassemblement. Nous partons nous promener en sa compagnie jusqu’au centre du bourg (de Llachon). En sortant de chez Siméon, nous bifurquons sur la gauche et réempruntons la portion du chemin qui conduit à la route et que nous avions parcouru hier soir dans l’obscurité la plus totale. Ce matin, nous pouvons voir les îles sur le lac, les rives de celui-ci ainsi que la vie rurale sous ses divers aspects.

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Nous longeons par la suite la piste en terre battue qui conduit jusqu’au bourg et passons même sous un portique de l’époque hispanique. La vue sur le lac est dégagée.

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La localité en elle-même semble relativement défavorisée et isolée du monde. Mais elle témoigne également d’une lutte permanente contre les conditions de vie difficiles et rigoureuses. Jugez-en par le contraste entre la façade de la mairie et l’esplanade sur laquelle elle donne :

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Côté ambiance, nous sommes fortement dépaysés grâce à des scènes auxquelles nous n’avons plus l’habitude d’assister dans nos contrées :

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Zacchary se livre pendant ce temps à un véritable exposé sur la vie des habitants de la région. Ces paroles sont particulièrement intéressantes et enrichissantes pour moi car elles me permettent de mieux comprendre la situation de la péninsule de Capachica et de ses habitants. Malheureusement, l’heure tourne inexorablement si bien que Zacchary doit très vite interrompre ses explications. Nous regagnons à pied la communauté de Siméon par le même chemin qu’à l’aller :

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Il est temps de rassembler nos bagages puisque nous devons désormais prendre le bateau pour rallier les îles Uros et au-delà Puno. Escortés par nos hôtes, nous descendons en file indienne jusqu’à l’embarcadère. De là, nous remercions Siméon et sa communauté pour leur accueil chaleureux et leur convivialité. Personnellement, je prends mes dernières photos de nos hôtes et je leur promets de les leur envoyer à mon retour.

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Nous sautons à tour de rôle de l’embarcadère sur un bateau relativement spacieux : celui-ci comprend une grande cabine vitrées avec de nombreux sièges, un petit pont à l’arrière et un pont supérieur au-dessus de la cabine. Je grimpe justement sur le pont supérieur tandis que le bateau s’éloigne de l’embarcadère. Mes compagnons et moi faisons alors d’amples signes d’adieux auxquels nos hôtes se pressent de répondre. Ce fut vraiment une halte sympathique !

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L’embarcadère de Llachon se fait de plus en plus lointain jusqu’à se dissiper totalement. Nous apercevons alors la péninsule de Capachica sur notre côté gauche et le lac partout ailleurs. La côte péruvienne se dresse en outre sur la ligne d’horizon telle une ligne de séparation entre le ciel et le lac. Un vent très fort et très froid souffle sur le « toit » de l’embarcation mais je me sens obligé de rester là haut pour profiter d’un paysage légendaire que je ne reverrais peut être jamais.

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Plus nous progressons et plus les bosquets de roseaux deviennent clairement identifiables. Ils annoncent la proximité des îles Uros qui ont fait de cette matière première l’élément central de leur société. Dans le détail, les autochtones appellent cette plante la totora. Elle sert à confectionner les îles flottantes, les habitations et même les embarcations.

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Soudain, la première île Uros apparaît au loin, puis une seconde. Tous nos yeux se tournent vers elles. Une dizaine de masures occupent tout un pan de l’îlot tandis qu’une tour s’élève seule de l’autre côté. Quelques frêles esquifs sont en outre amarrés le long de la « berge ». Notre bateau fonce droit sur la première île, mais celle-ci est visiblement dès fréquentée par d’autres touristes. Aussi la contourne-t-il pour rejoindre la seconde située à proximité.

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En approchant, je comprends nettement mieux l’appellation d’« îles flottantes ». J’ai de la peine à en croire mes yeux : comment de la paille peut-elle flotter sur l’eau du lac ? Et surtout, comment peut-elle supporter le poids des hommes et des constructions qui la peuplent ?

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Nous débarquons donc sur la seconde île déjà fréquentée par un autre groupe de touristes. Les « habitants » nous invitent immédiatement à nous asseoir en formant un U devant une petite table en terre. Zacchary et un îlien se livrent alors à une exposé en règle sur la culture (ou la civilisation) Uros : comment ils ont été chassés de la terre ferme par les Quetchuas et les Aymaras, comment ils ont inventé les îles flottantes pour survivre, comment ils les construisent, comment ils y vivent, …

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Puis vient le moment de temps libre. Les îliens ont installé devant chaque habitation des produits artisanaux proposés à la vente. Une partie de mes collègues se ruent dessus. Moi, je préfère « découvrir » plus en détail l’îlot. C’est ainsi que je remarque un ibis, une barque traditionnelle, différentes catégories de constructions et d’objets usuels. J’observe également la vie des « habitants ».

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Je choisis ensuite de faire ensuite un tour en barque de roseaux. Certes c’est un business touristique, mais c’est aussi un moyen d’aider à ma façon ces îliens. Nous avons même le droit à des chants avant le départ (je me souviens seulement d’« Alouette »). La promenade fait le tour de l’île et dure une quinzaine de minutes.

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A notre retour, nous réembarquons quasi-immédiatement sur notre bateau à moteur pour rallier Puno. Les îliens nous font de larges signes d’adieux auxquels nous répondons assurément. En s’éloignant de ces îles Uros, je ne peux néanmoins m’empêcher de me demander : avons-nous vu de véritables Uros, héritiers d’une brillante culture, ou était-ce simplement des habitants de Puno qui viennent sur ces îlots tous les matins avant l’arrivée des touristes ? Je ne saurais me faire une opinion…

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Les îles s’estompent progressivement et le lac nous entoure à nouveau, mais la côte péruvienne se rapproche à vitesse grand V. La traversée dure quand même deux bonnes heures si bien que nous avons le temps de pique-niquer à bord (notre dernier repas péruvien, snif !). Nous avons aussi l’occasion de croiser différentes embarcations et d’apercevoir une grande île (Taquile apparemment) sur notre trajectoire.

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Et puis la baie de Puno fait son apparition au-dessus des bosquets de totora :

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Nous nous rapprochons très près de la côte et empruntons un chenal au travers les roseaux qui conduit jusqu’au port de plaisance de la ville. Nous profitons de ces derniers moments à bord pour souhaiter bon vent à Zacchary qui nous quitte ici. Adios amigo !

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Le débarquement est très rapide et il nous faut à présent récupérer notre bus d’hier dans lequel nous avons laissé nos bagages. C’est chose faite à la sortie de la zone portuaire et après quelques minutes d’attentes. Nicolas nous compte rapidement, puis donne le signal du départ. Direction Desaguadero et la frontière !

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Nous commençons par longer la rive du lac en direction du sud-est. Comme partout ailleurs, nous assistons à des scènes de la vie rurale tout au long de la route.

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Quelques kilomètres après Chucuito, nous pénétrons plus profondément à l’intérieur des terres. Le lac disparaît alors pour un moment (mais nous le retrouverons au niveau de la ville de Juli) et l’écosystème de l’altiplano devient prédominant.

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Sur la ligne d’horizon, on commence à deviner la Cordillère Royale et ses sommets de plus de 6 000m :

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Et voilà la ville de Juli ; et avec elle, le lac Titicaca.

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Nous le longeons encore un moment et effectuons un ultime arrêt en haut d’un promontoire. C’est l’occasion pour nous de profiter d’un dernier point de vue admirable sur la terre péruvienne.

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Le lac parait si gigantesque à cet endroit que l’on se croirait devant un véritable océan :

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Après une halte d’une dizaine de minutes, nous voilà de nouveau sur le bitume pour avaler les derniers kilomètres qui nous sépare de la frontière.

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Nicolas nous briefe rapidement sur les différentes formalités que nous allons devoir accomplir de part et d’autre de la frontière, et il nous met également en garde contre le vol des bagages. Il est essentiel que nous nous organisions de manière à ce que certains aillent au poste de police et à l’immigration pendant que les autres gardent un œil sur les bagages.

En arrivant sur les lieux, je suis d’emblée marqué par l’agitation fiévreuse qui règne ici : les gens comme les marchandises vont et viennent dans un tumulte incessant. Quelle rupture avec le calme de la journée !

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Les formalités sont assez vite expédiées côté péruvien. Nous nous orientons donc vers la frontière avec des images plein la tête et de très bons souvenirs. Mais soudain les gardes frontières qui vérifient une dernière fois les passeports demandent à une partie d’entre nous de les suivre au poste. Nous y restons 5 minutes tout au plus -les agents voulant faire du zèle- puis nous franchissons définitivement la frontière. Adios Perú ! Holà Bolivia !

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Nous devons à nouveau nous plier à quelques formalités du côté bolivien, mais Nicolas et notre nouveau guide sont là pour nous assister. Accessoirement, nous avançons aussi nos montres d’une heure en passant d’un pays à l’autre. Nous nous regroupons devant le poste frontière puis rejoignons tous ensemble le bus qui doit nous mener jusqu’à La Paz, la capitale du pays.

Nous restons une bonne vingtaine de minutes stationnés là en raison de la circulation anarchique de la ville. La rue ne se désengorge que peu à peu, jusqu’à ce que notre chauffeur parvienne à s’extirper de l’amas de véhicules. Le bus gagne alors la sortie de la ville et longe les rives boliviennes du lac Titicaca.

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La nuit s’installe progressivement, restreignant très rapidement la visibilité. Il ne nous reste plus qu’à prendre notre mal en patience. Les minutes s’égrainent les unes après les autres et la route semble sans fin. Jusqu’à ce que la multiplication des éclairages laisse présager l’arrivée dans les faubourgs de la Ville… Nous dépassons l’aéroport, puis les infrastructures urbaines se densifient. Autant de signes témoignant que notre but est proche.

En un instant, nous nous retrouvons en amont d’un énorme « puits de lumière ». Pour que vous puissiez mieux comprendre, il est nécessaire de préciser que La Paz est installée dans une cuvette. Sa particularité est qu’elle est l’une des seules villes au monde à avoir ses quartiers défavorisés en hauteur et surplombant les quartiers huppés implantés au fond de la cuvette.

C’est sur cette vision féerique que je souhaiterai clore cette journée. A demain pour de nouvelles aventures…

16 juillet 2009

Cusco – Llachon

Ce matin, après les préparatifs habituels, nous embarquons dans un nouveau bus qui doit nous conduire jusqu’au lac Titicaca où nous dormirons ce soir. Le véhicule est vraiment très spacieux et confortable. Pour vous en donner une idée, je préciserai que les chauffeurs sont séparés de nous par une porte vitrée transparente et que le nombre de places disponibles est beaucoup plus important que l’effectif du groupe.

Après s’être rapidement assuré que tout le monde était là, Nicolas donne le signal du départ. Le chauffeur ferme alors les portes du véhicule et démarre en direction de la Plaza de Armas. Soudain, une clameur retentit au fonds du bus. Le véhicule s’immobilise et nous ne tardons pas à voir grimper une des membres du groupe, essoufflée. Faux départ ! Nico recompte ses ouailles et c’est reparti !

Nous traversons la Place d’Armes, empruntons l’avenida del Sol, puis passons devant Qoriqancha, le Temple du soleil. Un peu plus loin sur la route de l’aéroport, nous parvenons à un rond-point où se dresse un monument en l’honneur de Pachacútec. Nous bifurquons à ce moment et gagnons les faubourgs de la capitale inca.

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Nous roulons un petit moment sur une route nationale en fort bon état. Chacun vaque librement à ses occupations : certains discutent, d’autres lisent, d’autres encore observent le paysage qui défilent, la Ville ayant cédé sa place à un « décor » champêtre. Cette scène risque d’être fréquente aujourd’hui puisque Nicolas nous a dûment prévenus qu’une bonne partie de la journée se passerait sur la route. Quelques arrêts ont néanmoins été aménagés.

Le premier d’entre eux a pour cadre la Porte Sud de l’empire inca. On ne peut pas vraiment dire que cet édifice brille par sa beauté ou son intérêt culturel. Il a en revanche le mérite d’intriguer le voyageur de passage par sa démesure. Pourquoi un tel édifice en rase campagne, si loin d’un noyau urbain ? Pourquoi cette architecture qui tranche tant avec les pauvres masures alentours ? Seule une halte sur ce site peut nous fournir des éléments d’explication.

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Nous effectuons un second arrêt quelques kilomètres plus loin pour profiter de la vue sur un lac situé au bord de la route. De l’autre côté de la bande de bitume, deux péruviennes lourdement chargées descendent d’on ne sait où et se mettent à longer l’axe routier. Il est probable qu’elles se rendent au marché local pour vendre leur précieux chargement.

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Le troisième arrêt s’improvise à proximité d’un site archéologique assez important. Le cadre est une nouvelle fois superbe et tellement reposant : un petit village est niché aux pieds de collines ; il est séparé de nous par un champ peuplé d’hommes et d’animaux domestiques ; des autobus quittent notre route principal pour rejoindre le village via une piste, soulevant au passage des nuages de poussière. Je me croirais presque hors du temps tant cette scène est simple mais belle.

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Nous reprenons la route au bout d’une dizaine de minutes mais notre but de la matinée n’est plus très loin. Effectivement, le bus ne tarde pas à s’immobiliser en plein milieu de la voie pour pénétrer dans une espèce d’enceinte fortifiée en adobe. L’ensemble, formé de plusieurs bâtiments, est entouré de hauts murs qui empêchent de voir à l’intérieur. Une lourde porte de bois s’ouvre à notre arrivée et dévoile une vaste cour intérieure. Nous comprenons très vite la raison de ce cloisonnement :

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Nous nous trouvons dans un centre artisanal où vagabondent de nombreux lamas, alpagas et même des vigognes. Le dispositif sécuritaire a par conséquent vocation à protéger ces autochtones des dangers de la circulation.

Ce centre est l’occasion pour nous de revoir de très près la faune traditionnelle de la Cordillère. Nous n’avions par exemple jusqu’alors aperçu de vigognes qu’au travers des vitres du car … et de loin (cf. route vers le canyon de la Colca). Ici, nous pouvons au contraire les approcher au plus près et même leur donner le biberon.

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Nous apprenons par la même occasion que les bébés vigognes présents ici sont tous orphelins mais qu’ils sont relâchés dans la nature une fois adulte. Avec les lamas et les alpagas, ils fournissent de la laine au centre artisanal contigu en contrepartie de soins attentifs. Le centre abrite aussi des cuys (cochons d’inde) dans un bâtiment de la cour.

Nous restons bien une heure sur les lieux avant de poursuivre plus en avant notre chemin. La route est toujours aussi sublime, et ce jusqu’au col de La Raya, le point culminant de la journée :

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Ce « record » mérite bien entendu une étape. Nous sommes à 4 335 mètres d’altitude et nous nous trouvons à proximité d’une des gares les plus hautes du monde (seul le train Pékin-Lhassa circulerait à une altitude encore plus importante).

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A partir de ce col, nous pénétrons dans l’altiplano proprement dit. Le Petit Larousse 2009 définit cette zone comme étant la « haute plaine des Andes de Bolivie, s’élevant à plus de 4000m ». Cette dénomination est également valable pour la région péruvienne du lac Titicaca. D’ailleurs, nous constaterons quelques jours plus tard que l’environnement est relativement similaire des deux côtés de la frontière.

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Au bout d’un moment, nous atteignons un village où se tient un grand marché ou plutôt une foire. Notre bus se retrouve bloqué à l’entrée du hameau pendant une bonne demi-heure, la route étant totalement obstruée par un flot de véhicules et de Péruviens. C’est l’occasion pour nous d’observer la vie quotidienne et les coutumes des habitants de la région :

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Lorsque le hameau est ré-ouvert à la circulation, ce sont d’abord les véhicules d’en face qui ont la priorité. Autrement dit, nous restons immobilisés dix bonnes minutes de plus avant que notre convoi ne s’ébranle enfin. Mais peu importe ce temps « perdu » puisque nous sommes tous en vacances. Personne ne semble d’ailleurs énervé puisque, à la demande générale, nous effectuons un arrêt imprévu à la sortie du village pour aller à notre tour nous plonger dans cette ambiance.

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L’heure tournant, nous remontons dans le bus et rallions Juliaca. Nous ne faisons que traverser la ville sans nous arrêter puis prenons la direction du lac Titicaca. Le paysage ne change pas véritablement après le centre urbain :

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Tandis que notre périple se poursuit, Nicolas prend le micro et nous annonce que nos chauffeurs vont nous déposer au bord de la route nationale. De là, un autre bus (au gabarit plus adapté aux pistes en terre battue) nous conduira jusqu’à la péninsule de Capachica, et plus précisément jusqu’au village de Llachon. Nous descendons donc du bus et patientons un peu le temps que l’autre bus nous rejoigne. Dehors, le vent est frais et les ombres au sol s’allongent traduisant l’approche de la fin de journée.

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Un minibus ne tarde pas à faire son apparition au bout de l’étroite bande de terre battue. A son bord, on devine deux personnes dont le chauffeur. La seconde s’avère être notre prochain guide, le polyglotte Zacchary, un personnage haut en couleur : d’origine aymara, il avoue parler six ou sept langues (dont l’aymara et le quetchua + quelques langues européennes) qu’il a appris sur le tas. Il n’a pas eu la chance de les apprendre à l’école comme nous, mais il faut reconnaître qu’il se débrouille vraiment bien. Il sait aussi très bien transmettre la passion qu’il voue à sa région et semble incollable sur de nombreux sujets.

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Chacun de nous grimpe dans le minibus sans tarder sachant que ce bord de route nationale ne prête pas véritablement à la flânerie. Zacchary nous accueille chaleureusement puis se livre à un exposé sur la région. Il nous ménage également deux arrêts en cours de route : un pour admirer les alentours, un second pour assister au coucher du soleil.

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Nous effectuons la dernière partie du trajet de nuit. Celle-ci dure approximativement une demi-heure, mais semble plus longue compte tenu de l’obscurité. Soudain, le minibus s’immobilise et l’on devine plusieurs personnes à l’extérieur. Il s’agit des membres de la communauté de Siméon chez qui nous allons dormir ce soir.

Lorsque nous descendons, nous nous retrouvons dans l’obscurité la plus totale. Impossible de voir où nous sommes, où nous mettons les pieds, … Heureusement, certains de nos hôtes et certains de nous disposent de lampes de poche. La maigre lumière qu’elles dispensent permet d’échanger les premières salutations et d’éviter les principaux obstacles sur le chemin menant aux maisons de la communauté. Dans le patio d’entrée, nous sommes ensuite répartis entre les habitations et nous revoilà aussitôt plongé dans le noir à traverser des champs pour rejoindre les quartiers de nos hôtes. Que je semble maladroit ! Que mes pas ne sont pas assurés ! J’en ai presque honte.

Après un tour du propriétaire, nous déposons nos affaires dans le bâtiment en adobe qui nous est réservé et tentons d’échanger quelques mots avec nos hôtes. Plusieurs d’entre eux ne parlent malheureusement pas l’espagnol (mais le quetchua) ce qui limite très vite la conversation. Notre logement est simple et modeste mais véritablement charmant. Il y a même une ampoule électrique, deux matelas et deux oreillers. Je suis convaincu que tous les habitants de Llachon n’ont pas ce confort.

Nous rejoignons ensuite la salle commune pour aller prendre le repas. Nicolas et Siméon (le chef de la communauté) nous annoncent alors la surprise qu’ils nous ont réservés : revêtus des habits traditionnels, nous allons danser avec nos hôtes. Les femmes sont priées de se retirer dans les chambres alentours pour aller s’habiller tandis que les hommes restent dans la salle commune puisque leur tenue est beaucoup plus simple. Pendant ce temps-là, un orchestre fait son apparition et s’installe. Puis les femmes reviennent à tour de rôle et les danses traditionnelles commencent à l’intérieur de la salle commune. Elles se révèlent vraiment physiques à la longue puisque nous sommes tout de même à plus de 4000m d’altitudes. Motivés et joyeux, nous sortons progressivement dehors et entamons une ronde autour du feu. Quel bonheur ! Et quel bon moment !

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La soirée dure environ une demi-heure à une heure. Puis, nous regagnons chacun nos chambres sous une voûte étoilée extraordinaire : la Voie Lactée est parfaitement visible en l’absence d’éclairage parasite. Le spectacle est fabuleux.

Arrivé dans notre habitation, je m’engouffre dans mon sac de couchage et m’assoupis rapidement. Zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz…

15 juillet 2009

Aguas Calientes – Cusco

La journée commence une nouvelle fois très tôt pour nous. Dehors, la nuit est encore bien installée et mon réveil indique une heure que je n’ai pas l’habitude de voir lorsque je travaille. Malgré tout, nous sommes tous très motivés car la journée s’annonce grandiose avec la découverte de la cité perdue des incas au programme.

Chacun de nous a déjà eu l’occasion d’observer des centaines de photos du Machu Picchu depuis son enfance. Mais ce matin, NOUS Y SOMMES !!! Nous sommes à quelques kilomètres d’un des sites les plus célèbres de la planète, un site chargé d’histoires et de légendes, un site qui conserve tout un pan de mystères… Nous allons même avoir la chance d’assister au lever du soleil de là-haut (le bourg d’Aguas Calientes dans lequel nous avons dormi cette nuit est en contrebas du Machu). Enfin, je ne m’avance pas trop car il faut encore que nous puissions monter dans les premières navettes ! Et cela n’est pas garanti sachant que, lorsque nous rejoignons la « station routière », des centaines de gens font déjà la queue malgré l’heure précoce.

Les navettes, qui arrivent au compte-goutte, embarquent une cinquantaine de personnes chacune. Nous progressons donc rapidement dans un premier temps mais, au fur et à mesure que le temps passe, les bus se font de plus en plus rares. Et évidemment lorsque nous approchons enfin du but, plus aucun bus n’est en vue. Une minute passe, puis deux, puis trois et toujours rien… D’autres véhicules vont-ils arriver ou bien a-t-on vraiment loupé le dernier? L’inquiétude commence à pointer lorsqu’enfin surgit deux nouvelles navettes. Je m’engouffre dans la première avec une partie du groupe tandis que les autres embarquent dans la seconde. Nous sommes vraiment chanceux car il nous faut une bonne demi-heure de route pour atteindre l'entrée du site.

Trois quarts d’heure plus tard, nous pénétrons enfin sur le site et nous dirigeons directement vers la Maison du gardien. De là, nous aurons un très beau panorama sur le lever du jour selon Yuber !

Le site est plutôt calme pour le moment. Vous constaterez sur la photo ci-dessous qu'il est relativement peu fréquenté à l'ouverture :

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La grande esplanade est ainsi totalement vide. Par ailleurs, je remarque ici ou là quelques personnes en train de déambuler dans les ruelles de la cité, mais aucun groupe touristique important n'est visible. Je profite également de cette quiétude pour observer depuis notre promontoire les différents quartiers de la cité. Certes Yuber nous donnera des explications tout à l'heure à l'occasion de la visite approfondie, mais je commence d'ores et déjà à m'imprégner de l'urbanisme de la cité. Je savoure chaque minute qui s'égraine puisque j'ai la chance d'être là (chance que beaucoup rêverait d'avoir).

Je ne sais pas combien de minutes, voire de dizaine de minutes s'écoulent ainsi alors que je suis plongé dans ma contemplation. Toujours est-il qu'à un moment donné, je choisis de partir à la recherche d’un bon endroit pour observer l’éveil de l’astre solaire. Je descends les terrasses, jette un coup d'œil rapide, en remonte quelques unes et ainsi de suite. Puis un fois le bon coin déniché, je m'installe et patiente encore. Et soudain, le spectacle commence :

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MA-GIS-TRAL! Et tellement reposant... Ce moment unique restera sûrement un des points culminants de ce voyage.

La matinée étant désormais amorcée, Yuber donne le signal du départ. Nous partons à sa suite pour trois heures de visite au cœur de la mystérieuse cité perdue des Incas. Je ne me permettrais pas de raconter ici l'histoire du site, ni même de disserter sur les différents monuments rencontrés ou les anecdotes racontées, car d'autres l'ont fait beaucoup mieux que je ne pourrais le faire. J'ai donc choisi de présenter une espèce de photos-reportage de notre promenade.

La visite commence naturellement par la porte d'entrée principale de la cité. C'est de là que part le Qhapaq Ñan (ou chemin de l'Inca); et c'est de là que l'on pénètre dans la cité. Il est probable qu'il existait une porte à cet endroit, comme en témoigne l'anneau de pierre et les deux renfoncements sur le mur intérieur.

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Nous nous retrouvons alors dans la "ville haute", en ce sens où elle domine l'esplanade centrale. Pour qui ne connaît pas le Machu Picchu, il faut préciser que cette esplanade sépare le site en deux pôles : la "ville haute" qui occupe les hauteurs de la montagne et la "ville basse" davantage implantée sur les flancs. Chacun regroupe plusieurs quartiers.

A la suite de Yuber, nous cheminons sur une petite artère qui s'éloigne de la porte principale pour gagner le cœur de la cité. Elle est bordée de part et d'autre par de nombreux bâtiments assez bien conservés. De temps en temps, nous franchissons le seuil d'un d'entre eux et découvrons en contrebas d'autres vestiges tout aussi bien préservés. Nous prenons quelques photos, puis retournons sur la voie principale et poursuivons notre pérégrination dans une série de ruelles.

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Au bout de 5 minutes environ, nous débouchons sur un site non aménagé, presque sauvage. De gros blocs de pierre gisent ça et là, sans aucun ordre apparent. Yuber nous apprend qu'il s'agit en fait d'une carrière qui a servi à la construction des différents édifices et monuments. Les incas ont su tirer partie des matériaux immédiatement disponibles pour bâtir cette cité au sommet de la montagne.

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De là, nous disposons également d'un beau panorama sur le site et les montagnes qui le bordent : le Wayna Picchu ou "jeune montagne" (sur la première photo) et le Machu Picchu ou "vieille montagne" (sur la seconde photo).

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Nous n'avons que quelques pas à faire pour rejoindre le "jardin botanique". Plusieurs plantes y cohabitent dans un espace relativement exigu, espace également fréquenté par les lézards.

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Puis nous pénétrons dans le quartier religieux avec respectivement : la Maison du Prêtre, la place sacrée,  le Temple des Trois Fenêtres (et ses blocs de pierre impressionnants), le Grand Temple et ses 7 niches et la sacristie. Heureusement que Yuber est là pour nous expliquer plus en détail la fonction de chaque bâtiment! Je profite également de ces brefs exposés pour m'asseoir un peu et reprendre des forces. Nous en aurons probablement besoin à la fin de la journée.

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Vous noterez que, depuis l'entrée de la sacristie, la vue sur la vallée est pour le moins dégagée et ... plongeante. Gare au vertige!

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La visite se poursuit pourtant et il nous faut grimper une série de marches menant jusqu'à l'Intiwatana (comprendre l'observatoire astronomique). C'est le point le plus élevé de la cité ce qui nous garantie une belle vue d'ensemble. De là haut, la vue sur le site est en effet fort belle et nous pouvons même mesurer le chemin parcouru hier : la Porte du Soleil, située en haut du dernier col du chemin de l'Inca, se devine sur la ligne de crête. Le dénivelé est quant à lui perceptible au travers des nombreuses terrasses agricoles.

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Au sommet de l'observatoire, sur une plateforme, se dresse un bloc de pierre taillé. Ressemblant à une sorte de table, il s'agirait vraisemblablement d'un calendrier solaire. Yuber nous initie aux secrets de cette pierre :

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Puis, il nous accorde un petit moment pour profiter du point culminant de la ville haute : la vue sur les terrasses agricoles d'un côté, ainsi que sur la grande esplanade et ses occupants (les lamas) de l'autre, est imprenable.

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C'est justement vers ces occupants que nous devons à présent nous diriger; et pour cela, il nous faut descendre un ensemble de terrasses au moyen d'escaliers relativement étroits. La montée de l'observatoire n'était pas forcément évidente pour quiconque a le vertige, la descente l'est encore moins. Aucune difficulté en revanche pour ceux épargnés par ce mal.

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Parvenus sur le plancher des lamas (enfin des vaches pour vous), nous traversons de part en part l'esplanade. Celle-ci constitue une sorte de frontière invisible entre les deux parties de la cité : les lieux du pouvoir (politique et spirituel) sont rassemblés sur les « hauteurs » tandis que les milieux économiques et intellectuels occupent plutôt les versants de la montagne. Cette assertion souffre bien entendu d’un certain nombre d’exceptions.

Cette vaste étendue herbeuse est en outre fréquentée par plusieurs de mes congénères qui veillent au quotidien à l’entretien et à la préservation du site. C’est en effet partiellement grâce à eux que la végétation reste rase et n’abîme pas les vestiges archéologiques environnants. Consciencieux, méthodiques et dévoués, ces compagnons semblent d’ailleurs faire peu attention à notre présence et au panorama exceptionnel qui les entoure, trop absorbés qu’ils sont par leur mission…

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Nous clôturons ici la visite de la ville haute et entamons celle de la ville basse.

Nous continuons sur le petit chemin en terre et débouchons sur le Groupe de la roche sacrée. Le nom de cet endroit s’explique par le fait qu’une roche gisant là reproduit assez fidèlement la montagne qui lui fait face.

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Mais cette zone est aussi intéressante en raison de ses deux édifices au toit de chaume. Ils permettent de se faire une meilleure idée de l’aspect extérieur des bâtiments de la cité à l’époque inca.

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Nous faisons alors une pause de quelques minutes. Je mets ce temps à profit pour contempler le site, et notamment le Machu Picchu qui domine les environs et dont je tenterais l’ascension en fin de matinée.

Yuber nous donne le signal du départ et se dirige vers le groupe des Trois Portes en passant par le quartier du Temple de la Lune. En l’absence de guide et d’explications, les lieux sembleraient une nouvelle fois bien mystérieux :

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Heureusement, Yuber nous éclaire de ses commentaires et anecdotes.

Personnellement, de cette partie de la visite, je retiendrais avant tout la topographie insolite du site et l’audace de ses constructeurs. Les constructions épousent à merveille le relief. Elles ne font quasiment qu’un avec lui. Peu importe les « obstacles » naturels ou la déclivité exceptionnelle de la pente.

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Ce faisant, la ville donne l’impression d’être à la fois très étendue et très compacte. Curieux paradoxe.

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Ce sentiment partagé est soigneusement entretenu par la forte proportion de bâtiments à deux étages (par comparaison avec la ville haute).

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L’urbanisme est malgré tout plutôt homogène. L’architecture exploite soit le style impérial (grosses pierres), soit le style provincial (pierres plus petites) ; et accorde une large place aux espaces naturels.

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Je continuerai en évoquant quelques endroits supplémentaires dignes d’intérêt :

- le temple du Condor à l’architecture invraisemblable : une pierre gravée sur le sol évoque la tête de l’animal tandis que deux roches dessinent ses ailes. Le corps du monument est quant à lui extrêmement déstructuré.

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- la rue des fontaines : elle est constituée d’une enfilade de petits bassins situés les uns en dessous des autres et communiquant entre eux par de petites rigoles.

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- La tour centrale et le tombeau d’un grand Inca situé dans la caverne au-dessous

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Nous terminons notre boucle en traversant les terrasses agricoles et en rejoignant la sortie. En amont, nous pouvons voir la cabane du gardien d’où nous avons assisté au lever de l’astre solaire. Derrière nous s’étend la fabuleuse cité inca. Devant, les greniers.

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Je prends une dernière photo avec Yuber qui nous quitte ici. Puis nous regagnons la sortie pour préparer l’ascension du Machu Picchu. Il nous faut prendre des forces et satisfaire nos besoins biologiques, deux actes interdits sur le site.

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Approximativement une heure plus tard, une partie de mes compagnons et moi nous lançons dans l’ascension de la vieille montagne alors que les autres retournent dans le cœur de la cité pour se promener librement. Seul impératif, nous devons tous nous retrouver ce soir à l’hôtel d’Aguas Calientes pour reprendre le train de Cusco.

Mes compagnons et moi réempruntons une infime fraction du chemin de l’Inca – celle qui pénètre dans la cité - avant de bifurquer sur la droite et d’entamer la montée proprement dite.

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Celle-ci est particulièrement harassante : les marches s’enchaînent sans que nous en voyions la fin, le soleil commence à chauffer alors que nous sommes en plein effort et le chemin est parfois si raide et si étroit que le vertige n’est jamais très loin.

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Au bout d’environ une heure, le sommet est en vue et le plus dur est fait.

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Aussi comme le dit le proverbe : « Après l’effort, le réconfort ». Je m’assois sous un abri fait de bois et de paille et reste un moment silencieux à scruter les vallées. D’ici, je peux apercevoir par exemple une portion du chemin de l’Inca que nous avons parcouru hier. Bien entendu, je vois également en contrebas la célèbre cité des Incas. Elle me semble toute petite et toute fragile vue d’ici. Ce sentiment est attisé par le vent violent qui m’enveloppe.

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Les minutes s’égrainent lentement tandis que je reprends des forces. Durant ce temps, je prends pleinement conscience de la chance que j’ai d’être ici aujourd’hui. Combien rêverait d’être à ma place ?

15 – 20 minutes passent avant que je ne me décide à amorcer la descente. J’appréhende un peu car certains passages sont vraiment à pic. Heureusement, je croise plusieurs compagnons sur le chemin et nos échanges verbaux me permettent de me changer les idées. Un peu plus bas, je tombe aussi sur Vincent avec qui je redescends jusqu’à la cité.

La descente est à peine moins exténuante que la montée. Malgré tout, je savoure le paysage qui est à couper le souffle et les échanges cordiaux avec les autres touristes de toutes les nationalités qui font l’ascension.

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Il est environ 14 heures lorsque nous parvenons à la Maison du Gardien. Nous prenons un peu de repos, puis je prends congé de Vincent pour refaire un tour dans la cité. Qui sait si je reviendrai un jour alors autant en profiter au maximum ! Je vagabonde plusieurs heures durant sur le site, immortalisant de nombreux édifices sur ma carte mémoire (et oui le progrès !)

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Puis, je quitte définitivement le site et redescend à pied jusqu’à Aguas Calientes. Point de compagnon canin aujourd’hui (cf compte rendu d’hier). La marche dure approximativement une heure avant que je ne débouche sur le bourg touristique. Je regagne alors l’hôtel et retrouve une partie de mes compagnons.

Nous avons encore du temps car le train de Cusco ne part pas avant deux heures. Je fais donc une petite promenade pédestre dans le village (montée jusqu’aux incontournables termes):

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Je mets à jour le journal de bord Viventura dans un cybercafé et je sirote une petite boisson gazeuse en compagnie de plusieurs membres du groupe et de Nicolas. Puis nous nous asseyons au bord de la voie ferrée. La nuit tombe rapidement et, avec elle, l’heure du départ approche. Ça y est, le train s’engouffre dans la rue principale avant de s’immobiliser. Nous grimpons à bord à tour de rôle et rejoignons nos sièges.

Ce convoi s’annonce de prime abord plus confortable que celui d’hier matin. Cela va nous être confirmé pendant le voyage retour : le personnel de bord (2 hommes et une femme) commence par nous distribuer une petite collation, puis disparaît soudainement dans les toilettes du compartiment. A notre grande surprise, ils ne tardent pas à en ressortir à tour de rôle. Un des deux hommes a revêtu un accoutrement de lama et se met à parcourir l’allée centrale en dansant et en narguant les passagers. Une musique accompagne sa déambulation et emplit le wagon d’une ambiance festive (une fois l’étonnement disparu). Lorsque la musique se termine, l’homme regagne rapidement les toilettes et un défilé de mode commence. IN-CRO-YA-BLE ! Stupéfiant ! Nous sommes de l’autre côté du monde, entre la jungle amazonienne et la Vallée Sacrée, et nous assistons à un véritable défilé de mode. Les vêtements montrés peuvent même être achetés une fois le défilé terminé. Je n’ose imaginer cela à la SNCF dans votre pays.

Notre voyage en train se termine de manière conventionnelle (si, si, je vous l’assure). Nous récupérons ensuite un bus qui doit nous acheminer d’Ollantaytambo à Cusco. Nous arrivons dans le nombril du monde vers minuit et ne tardons pas à rejoindre nos chambres d’hôtel. Malheureusement pour elle, la personne avec qui je partage la chambre ce soir n’est pas particulièrement en forme et il lui faut attendre le docteur avant d’aller se coucher. Ce dernier diagnostiquera une réaction cutanée suite à une attaque de puces et s’assurera d’obtenir les médicaments adéquats avant notre départ de demain pour le lac Titicaca.

Hasta mañana !

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