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El viaje de Pedro
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El viaje de Pedro
20 juillet 2009

Uyuni - Chuvica

Aujourd’hui comme hier, le départ est fixé à midi précise. Ceci doit en théorie nous permettre de récupérer de la fatigue accumulée la veille (nous sommes arrivés à Uyuni à 2h30 ce matin). Et pourtant nous sommes tous réveillés de bonne heure. La fanfare qui joue quelque part à proximité de l’hôtel n’y est pas étrangère. Pourtant, personne n’est énervé, ni même agacé car cela fait pleinement partie du voyage.

Dès la sortie du lit, je me rends compte que la température a nettement fraichi par rapport aux jours précédents. Il faut désormais se couvrir davantage et mes collègues n’hésitent pas à empiler les couches de vêtements. Personnellement, je commence par prendre ma douche (car nous n’en aurons pas la nuit prochaine), avant de me rendre dans la salle réservée au petit-déjeuner. Ce dernier est vraiment très copieux et très bien par rapport à ce que nous avons pu connaître jusque là. La journée s’annonce sous de très bons auspices…

Rassasié, je décide alors d’aller faire une petite ballade dans la ville d’Uyuni. Il est à peine 9h, j’ai donc trois bonnes heures avant le départ.

A peine ai-je franchi le seuil de l’hôtel que je comprends immédiatement ce qui nous a réveillé : l’hôtel est situé à l’entrée d’un camp militaire et une fanfare est postée juste en face de l’entrée de l’établissement. Elle joue à intervalle régulier des marches joyeuses et rythmées, sans raison apparente. Je songe à ce moment que notre chambre elle-même donnait directement sur le camp ; c’est probablement pourquoi la fenêtre était opaque et condamnée.

Je remonte la rue rectiligne qui conduit jusqu’à la gare et que nous avons déjà empruntée la nuit dernière. Les bâtiments, les rues m’impressionnent par leur tristesse. Cette impression est renforcée par le ciel bas, nuageux et gris ainsi que par le vent froid qui balaye les artères de la ville. Je croise peu d’habitants et les véhicules restent rares. Pour moi à ce moment-là, Uyuni ressemble à une ville fantôme.

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Je passe devant la gare où un wagon trône fièrement, puis je poursuis mon chemin sur la même artère.

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Le cadre étant toujours aussi déprimant à mes yeux, je décide de faire demi-tour jusqu’à la gare et de poursuivre ma promenade matinale jusqu’au «centre-ville ». Les rues semblent un peu plus animées de ce côté mais je ne passerai pas pour autant plusieurs jours sur place.

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Uyuni étant construit selon un plan en damier, je décide de regagner l’hôtel en empruntant une rue transversale à la première. Les maisons y sont plus colorées et les passants plus nombreux. C’est probablement l’avenue principale de la localité. Un marché couvert y est également implanté.

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De retour à l’hôtel, je m’installe dans un canapé situé dans le hall jusqu’à l’heure du rendez-vous. Je suis peu à peu rejoint par une partie de mes compagnons. Le temps s’écoule ainsi paisiblement et, au fil de celui-ci, le groupe se reforme…

Nous sommes tous là à présent, tous sauf nos chauffeurs. Il est 12h. 12h05. 12h10. 12h15. Nos chauffeurs arriveront finalement avec une demi-heure de retard. Dès leur arrivée, nous nous répartissons par groupe de cinq entre les trois véhicules et chargeons nos bagages sur leur toit. Mes collègues et moi choisissons le 4x4 le plus vieux. L’excursion au Pico Austria l’autre jour m’a en effet montré que c’était celui-là qui aurait les meilleurs amortisseurs. Notre pilote semble par ailleurs plus expérimenté.

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Les bagages et les passagers étant chargés, Nico grimpe dans notre véhicule qui démarre aussitôt. Direction le cimetière de trains à la sortie de la ville.

Le cimetière des trains d’Uyuni s’étend sur un terrain vague à un ou deux kilomètres de la sortie de la ville. Il accueille les carcasses d’anciennes locomotives et d’anciens wagons qui se désagrègent là sous l’effet combiné du vent, du sable, de la pluie et du temps. Le lieu est vraiment insolite :

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C’est finalement le seul centre d’intérêt d’Uyuni. Dommage que le vent soit aussi vif et glacial !

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Nous remontons dans nos 4x4 respectifs et, après un détour par l’hôtel pour récupérer un article oublié, nous prenons la direction du Salar (comprendre du désert de sel). Nos trois véhicules sont très espacés les uns des autres si bien que nous croyions pendant un moment avoir perdus nos compagnons. Aucun nuage de poussière n’est en effet visible sur la piste derrière celui que nous générons. Où peuvent donc bien être les deux autres véhicules ?

Nous ne les retrouverons qu’à l’entrée du Salar une vingtaine de kilomètres plus loin. Nous franchissons ensemble un check point situé dans un village, puis nous roulons jusqu’au village suivant où nous effectuons un premier arrêt. Les rues du bourg, désertes, sont rectilignes et adoptent un plan en damier. Les bâtiments de part et d’autre de ces axes sont tous construits en sel et en tôle ondulée. L’ensemble confère aux lieux un aspect austère, impression encore accrue par le temps maussade et le vent glacial. Comme à Uyuni, on se croirait au cœur d’un village fantôme.

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Je m’écarte un peu des voitures pour jeter un œil sur les environs. Ceux-ci ne sont guère plus réjouissants.

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Je me décide donc à regagner la place où sont stationnés nos véhicules. Avec ses « magasins », celle-ci est un petit peu plus vivante : trois enfants jouent là autour d’une charrette, quelques « commerçants » veillent sur leurs articles en sel qui reposent sur des étals en sel, et une autochtone s’active dans son « restaurant ».

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Puis vient l’heure du départ. Nous pénétrons sur le Salar proprement dit, un gigantesque désert de sel de 12 500 km², le plus grand du monde. Le blanc domine à perte de vue… Nous ne nous arrêtons pas devant les cultivateurs de sel car ceux-ci se montrent assez hostiles à notre présence. Nous faisons plutôt un arrêt un peu plus loin pour observer les tas de sels.

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Nicolas nous apporte quelques précisions sur les travailleurs du coin. Vêtus de protections de fortune pour se protéger du soleil, de la réverbération et de l’effet corrosif du minéral, les paysans de la région creusent quotidiennement la bordure du désert pour en retirer du sel non iodé. Ils revendent ensuite celui-ci à des usines spécialisées qui se chargent d’y incorporer de l’iode, puis de l’exporter. Pour information, la tonne de sel serait revendue 6 Bolivianos par les exploitants locaux (un prix dérisoire comparé au prix de vente du produit fini).

Nous continuons ensuite notre route, filant tout droit au milieu de nul part. Nous roulons à pleine vitesse sur cette étendue sans fin jusqu’à ce que nous effectuions une nouvelle halte pour contempler les formes hexagonales sculptées par le vent et caractéristiques des lieux.

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Encore une fois, le désert s’étend à perte de vue et les montagnes qui l’encerclent semblent toutes petites. Nous roulons encore un bon moment, passons devant un hôtel de sel où nous refusons de nous arrêter (encore un piège à touristes) et débouchons sur l’île d’Incahuasi à 16h. Nous ne sommes visiblement pas les seuls à avoir eu cette idée, ce qui fait que notre déjeuner a un peu moins de charme :

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Le buffet est copieux mais vite avalé compte tenu du trésor qui se trouve à proximité. L’île d’Incahuasi est une immense colline volcanique qui s’élève en plein milieu du désert de sel. Outre son isolement extrême, l’île se caractérise aussi par ses immenses cactus de plusieurs mètres de haut et dont certains sont centenaires. Un chemin balisé permet de déambuler sur le site tout en le préservant de la fréquentation. La promenade vaut vraiment le coup :

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L’île est relativement haute : jugez-en par le point de vue au sommet ainsi que par la taille des humains qui se trouvent à ses pieds (les traits noirs sur la seconde photo) :

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Pendant la descente, nous passons devant une « grotte » naturelle d’où la vue est là aussi sublime.

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Au terme du parcours balisé, je me décide à contourner l’île par la droite afin de mieux appréhender ses dimensions. Mais celles-ci sont trop importantes (et le vent trop violent) pour que je me hasarde à faire le tour complet. Je me résigne donc à faire demi-tour au bout d’une vingtaine de minutes de marche environ.

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Je rejoins mes collègues Viventura que je retrouve en pleine séance de travail. Nicolas les photographie en jouent sur les perspectives. Résultat garanti !

Puis le coucher du soleil approchant, nous nous résignons à quitter les lieux pour rejoindre notre auberge. Nous effectuons tout de même deux arrêts pour assister au coucher de l’astre solaire. Le spectacle est au moins aussi féerique qu’au Machu Picchu.

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Derrière nous, sur la ligne d’horizon, le ciel m’apparaît en revanche nettement plus menaçant, mais si fantastique :

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Nous remontons à bord de nos véhicules et rallions une auberge située quelque part aux pieds d’une montagne. Je ne sais pas précisément où car la nuit est tombée très vite et il fait nuit noire quand nous arrivons. L’auberge contient une dizaine de dortoirs séparés en deux groupes par une grande salle commune qui fait office de bar-restaurant. Un repas bien chaud nous y est servi alors que la soirée est déjà bien entamée. Aucun de nous ne s’attarde car il fait froid et nous roulerons toute la journée demain. Nous regagnons donc notre dortoir et nous allongeons dans nos sacs de couchage sur des lits très confortables. La lumière s’éteint, la journée touche à sa fin…

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