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El viaje de Pedro
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El viaje de Pedro
12 juillet 2009

Arequipa - Cusco

4:30

C'est la première chose que je vois en ouvrant les yeux ce matin. Dehors, il fait nuit noire et la ville bourdonnante d'hier n'est que silence. Mes paupières sont encore lourdes et mon corps engourdi. Pourtant, je dois me lever car nous avons un avion à prendre ce matin. Le décollage est prévu à 6h25; nous n'avons donc pas de temps à perdre.

Assez curieusement, nous ne comptons que deux marmottes dans le groupe. Leur réveil a oublié de sonné et elles sont contraintes de battre le record du monde de sortie du lit un dimanche matin pour rattraper leur "retard". Pour elles, pas le temps d'avaler la petite collation constituée de deux sandwiches au jambon et au fromage. Mais au final, elles semblent tout de même plus réveillées que nous.

José est à l'heure et nous partons donc dans les temps jusqu'à l'aéroport de la ville. Je fais mes adieux à notre vaillant chauffeur et promet de lui écrire. Puis, je m'oriente à la suite de mes compagnons vers le comptoir d'enregistrement. Il nous faut encore régler la taxe d'aéroport et hop! nous voilà sur le tarmac prêts pour embarquer.

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Notre avion appartient à la compagnie LAN Peru, membre de l'alliance Oneworld. Il m'apparait vraiment énorme pour un vol intérieur.

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Je balaye une dernière fois du regard la chaîne de volcans, la ville et l'aérogare environnants avant d'embarquer dans l'appareil.

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Comme d'habitude, le siège est un peu trop grand pour moi mais je fais avec. Après tout, j'ai la chance d'être en vacances alors je ne dois pas me plaindre. De plus, les membres de l'équipage sont vraiment aux petits soins pour moi.

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Le personnel au sol s'active de plus en plus tandis que les derniers passagers rejoignent leur place. L'heure du départ approche : les chariots à bagages s'éloignent, les hôtesses referment les portes de l'appareil et entament leur procédure classique (comptage des passages, rangement des bagages à main qui traînent, démonstration des règles de sécurité et vérification des ceintures). Puis l'appareil s'ébranle et rejoint la piste de décollage d'où il s'extrait sans aucun problème.

Le vol dure deux heures au total avec une escale à Juliaca au bout d'une heure environ. Nous survolons tour à tour Arequipa, le Misti, la cordillère et les hauts plateaux durant la première partie du trajet.

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Puis une bonne partie des passagers descend à l'occasion de l'escale à Juliaca. Nous sommes aux portes du lac Titicaca.

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Nous attendons de longues minutes le temps d'embarquer les nouveaux passagers. Malheureusement, je n'ai plus d'accès direct au hublot, quelqu'un étant venu s'asseoir à mes côtés. Je demande alors à la sympathique Christiane de me prendre quelques photos durant la seconde partie du vol, histoire de voir à quoi ressemblent les paysages. Et je prends mon mal en patience. En dessous de nous, c'est vraiment le plat pays :

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8:25 : l'appareil se pose sur le tarmac de l'aéroport de Cusco. Nous quittons nos sièges en prenant soin de ne rien oublier et je dis au revoir au personnel de bord (ils ont vraiment été très attentionnés à mon égard).

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Nous récupérons rapidement nos bagages et rejoignons un minibus qui nous conduit jusqu'à notre hôtel. Durant le trajet, Nico nous explique que la matinée est libre. Nous avons seulement rendez-vous en début d'après-midi pour effectuer un city-tour avec Yuber, notre nouveau guide local. L'occupation est pourtant toute trouvée : tous les dimanches matin, un défilé est organisé autour de la Place d'Armes, je m'y rendrai donc avec quatre autres personnes du groupe.

Mais auparavant, je prends le temps d'observer les abords de l'hôtel. Ceux-ci sont hétéroclites : modernité et traditions se côtoient allégrement dans ce qui semble être une rue typique de Cusco. Les soubassements d'un grand nombre de bâtiments sont en pierres brutes (comme dans les livres touristiques) tandis que la partie haute est constituée de matériaux modernes.

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Une autre dualité saute immédiatement aux yeux du visiteur : quartiers "riches" et quartiers "défavorisés" sont entremêlés et donc séparés de quelques dizaine de mètres tout au plus.

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Enfin, le chemin séparant l'hôtel de la Place d'Armes est court, mais il nous fait prendre conscience des dénivelés importants qui caractérisent cette cité provinciale. Cusco, le "nombril du monde", la capitale de l'Empire inca, est en effet nichée au fond d'une cuvette dont elle tend à déborder. Il en ressort des rues systématiquement en pente ... et parfois très raides.

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Nous sommes toutefois bien dans une ville sud-américaine. Plusieurs éléments (ou clichés devrais-je dire) en apportent la preuve :

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Nous cheminons encore quelques mètres et débouchons sur la désormais célèbre « Plaza de Armas ». A l’image des autres villes que nous avons visitées au cours des sept derniers jours, cette appellation désigne le centre névralgique de la cité, l’endroit où tout se passe. Nous en avons la confirmation avec le défilé actuellement en cours.

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Celui-ci est organisé tous les dimanches sur cette place et il mobilise à chaque fois diverses institutions et corps de métiers. Les écoles et établissements scolaires sont très certainement les plus nombreux mais ils sont loin d’être les seuls.

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Les voyageurs de passage (dont je fais partie) seront surpris de constater l’ampleur de la mobilisation que peut générer une telle manifestation hebdomadaire. La foule est présente en nombre si bien qu’on se croirait presque un jour de fête nationale. Et le nombre de participants est impressionnant.

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Je relève également l’organisation extrême de cette manifestation. Tout semble réglé comme du papier à musique : l’orchestre s’est installé aux pieds des mâts des drapeaux en face de la tribune officielle, des adultes accompagnent et assistent les plus jeunes participants, les jeunes un peu plus expérimentés attendent leur tour patiemment avec leur formation (mais dans une atmosphère détendue) et les forces de l’ordre gèrent les contingences matérielles.

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La parade en elle-même ne parvient pas à captiver durablement mon attention. Après quelques minutes d’observation, je ne peux m’empêcher de regarder ailleurs. Je préfère observer les différentes scènes qui se déroulent autour de moi. Ces dernières sont à mes yeux beaucoup plus fascinantes.

Je remarque d’abord ces écolières qui déambulent tout autour de la place. Elles vont et viennent sans but apparent. Peut-être ont-elles déjà défilé ? ou peut-être vont-elles le faire plus tard dans la matinée ? En attendant, leurs mouvements désordonnés contrastent à mes yeux avec le « protocole » de la manifestation.

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L’attitude du public est également duale. Certains sont véritablement absorbés par le spectacle alors que d’autres semblent à peine avoir remarqué l’évènement :

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Cette dualité entre ordre et désordre atteint son paroxysme devant l’Eglise de la Compagnie :

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Lassés par l’agitation et le bruit, nous décidons d’aller faire une petite promenade dans le quartier. Nous rejoignons donc l’Avenida del Sol et commençons à la descendre sur une centaine de mètres. Nous découvrons alors une autre Cusco, avec ses édifices historiques, sa circulation, ses gens ordinaires et ses petits métiers, ...

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Nous bifurquons rapidement sur la gauche pour nous enfoncer encore plus dans la vieille ville. Au fur et à mesure que nous progressons, les véhicules et les passants se font un peu plus rares et l’architecture plus traditionnelle : grosses pierres, murs inclinés, portes trapézoïdales constituent autant de vestiges de l’époque inca tandis que les nombreux balcons témoignent de l’influence hispanique.

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La calle San Augustín est particulièrement significative à ce niveau.

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J’évoquerai ici aussi notre brève rencontre avec des Cusquéniennes en habits traditionnels. Leur sourire restera pour longtemps gravé dans ma mémoire … et sur ma pellicule. A l’inverse, je pense que certaines d’entre elles se souviendront également de moi (jugez-en par le regard de la plus jeune).

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Dommage que le lama sur sa gauche lui ait craché au visage juste après le cliché.

A l’issue de notre errance régénératrice, nous retrouvons la foule que nous avions laissée sur la Plaza de Armas (nous recroisons également nos Cusquéniennes au détour d’une ruelle). Le public et les participants sont toujours aussi nombreux et la parade se poursuit.

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J’apprécie en revanche de pouvoir admirer les faubourgs de la ville sur les collines alentours. La vue est réellement impressionnante : l’urbanisation est si dense et les espaces vierges si réduits…

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J’observe également quelques scènes de la vie quotidienne avant d’aller rapidement déjeuner.

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L’heure tourne et le rendez-vous avec Yuber approche à grands pas. Nous rejoignons donc l’hôtel où le groupe se reforme peu à peu. Chacun y va de ses anecdotes de la matinée. Puis Nico nous fait un briefing rapide avant de donner le signal du départ. Direction Saqsaywaman.

Situé au sommet d’une colline qui surplombe la cité, le site archéologique fascine et intrigue à la fois. Je suis en effet stupéfait par le gigantisme et l’ingéniosité des constructions humaines qui s’élèvent devant moi.

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Il faut voir la taille de ces blocs de pierre constitutifs du système de fortifications. Je me sens comme un lilliputien à leur pied.

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Et la grande esplanade centrale renforce encore davantage ce sentiment en « écrasant » les touristes qui se trouvent en son centre.

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Yuber nous explique que la très grande majorité des blocs pèse vraisemblablement plusieurs tonnes. Ils sont pourtant ajustés au millimètre près si bien que même une feuille de papier ne saurait être glissée entre ses interstices !

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Je suis impressionné par le bon état de conservation des lieux et ce, malgré la rudesse du climat, malgré les tremblements de terre, malgré les outrages du temps et des colons espagnols.

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Sur un autre plan, Saqsaywaman demeure aujourd’hui encore un mystère. Certains le considèrent comme une forteresse en raison de ses trois murailles étagées et en zigzag. D’autres y voient un temple du fait de la présence d’un centre cérémoniel à son sommet. D’autres encore considèrent qu’il remplissait les deux fonctions. Qui a raison ?

Au fur et à mesure que nous prenons de la hauteur et gagnons les étages, je suis marqué par la démesure et la virtuosité des constructeurs incas. Les questions affluent dans ma tête : combien d’ouvriers ont donné leur vie pour concrétiser ce projet ? Comment ces énormes blocs ont-ils pu être hissés jusqu’ici alors que la roue était inconnue? Quelles sont les techniques utilisées pour réduire à néant les interstices entre pierres ? … Heureusement Yuber répond à bon nombre d’entre elles.

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Nous basculons alors sur l’autre flanc de la colline et découvrons un merveilleux panorama à nos pieds :

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D’ici la ville semble tentaculaire. Elle déborde même sur les collines alentours comme je l’évoquai plus haut. Je comprends pourquoi certains guides touristiques évoquent la « Rome des Incas » (Le Routard en particulier).

Une séance photos s’impose avant de retourner à ma contemplation. Puis nous prenons le chemin de la sortie car notre programme est encore chargé.

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Nous remontons dans le bus, rejoignons et traversons les faubourgs avant de gagner le cœur historique de la ville. La place de Limacpampa Chico où nous descendons ne paye pas de mine mais elle a le mérite d’être située à proximité du monastère de Saint Domingue que nous allons visiter.

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L’édifice semble à première vue très conventionnel avec son église et son cloître.

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Mais plusieurs détails font très vite comprendre sa spécificité : le monastère s’élève sur les vestiges de Qoriqancha, le Temple du soleil, l’« Enclos Doré ». En clair, il s’agissait de l’endroit où les incas accumulaient l’or de l’empire et du présumé site de fondation de la ville. Autant dire que c’était le lieu le plus important de l’Empire inca et que les conquistadors espagnols n’ont pas manqué de s’acharner sur lui.

Aujourd’hui, il subsiste un curieux mélange de deux styles très différents : les murs à l’inclinaison inca, les portes et fenêtres trapézoïdales cohabitent avec des chapelles et un cloître hispaniques,… Etrange synthèse artistique tout droit héritée du passé !

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Nous poursuivons notre chemin dans les rues du centre historique à la suite de Yuber dont les commentaires jalonnent le parcours. Je suis totalement subjugué par cette juxtaposition permanente des deux cultures (inca et hispanique) qui confère à la ville une atmosphère unique et un charme certain. Ce sentiment est d’autant plus prégnant que je n’avais pas mesuré la véritable ampleur de ce phénomène lors de notre promenade matinale.

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Au détour d’une des multiples ruelles, nous parvenons devant la fameuse pierre aux 12 angles ; un incontournable pour les touristes de passage. Nous ne dérogeons donc pas à la tradition même si je ne comprends pas bien l’engouement soulevé par cette pierre.

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De là, nous nous rendons à la Plaza de Armas. L'atmosphère y est radicalement différente en cette fin de journée. Et le soleil déclinant lui donne un autre visage, plus mystérieux. 

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Nous rejoignons directement la Cathédrale qui domine la place conjointement avec l'église de la Compagnie. C'est notre dernière visite prévue pour aujourd'hui.

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La cathédrale est en fait constituée de 3 églises accolées et qui communiquent entre elles (de gauche à droite : la Sagrada Familia, la cathédrale et l'église del Triunfo).

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La visite commence par la Sagrada Familia sur la gauche et dure au moins une heure le temps de parcourir les trois églises. Malheureusement les photos sont interdites à l'intérieur donc je ne pourrais vous donner une idée de la richesse de ces trois édifices. Je ne peux que vous conseiller d'aller y faire un tour si vous avez l'occasion de passer à Cusco. Vous y découvrirez de nombreuses chapelles, des retables, des toiles et du mobilier religieux très riches, très variés et très beaux. Je signalerai également la présence d'une statue du Christ noir qui fait l'objet d'une procession annuelle en remerciement de l'arrêt d'un tremblement de terre en 1850. C'est enfin un lieu privilégié pour découvrir les peintures de l'école de Cusco (et notamment la Cène version andine).

La visite se termine par une descente facultative dans la crypte où repose l'historien Garcilaso de la Vega, fils d'un capitaine espagnol et de la nièce de l'Inca Huayna Capac. A la sortie, Yuber nous donne quartier libre sachant que nous le retrouverons dans deux jours au chemin de l'Inca. Je le retiens quelques instants afin de compléter mon album photos.

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Pas mal avec l'église de la Compagnie en arrière-plan!

Je ne suis malheureusement pas parvenu à pénétrer dans cette autre église en raison de la tenue de messe à chacun de mes passages. La façade extérieure, baroque, est en tout cas vraiment très belle et très hispanique. Elle se dresse fièrement vers le ciel comme si ce bâtiment jésuite défiait la cathédrale voisine.

Je poursuis seul mes pérégrinations jusqu'à la nuit tombée puis rejoins mes quatre compagnons de ce matin à l'hôtel. J'apprécie pleinement ce moment de la journée où l'agitation tend à retomber, où l'éclairage public met en lumière des détails restés inaperçus et où des ombres fendent la nuit avant de s'évanouir.

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Nous nous retrouvons dans le hall de l'hôtel comme convenu puis nous décidons d'aller diner sur la Place d'Armes. Nous effectuons donc le chemin inverse jusqu'au centre et dénichons un petit restaurant sympa. Ce soir, certains d'entre nous ont décidé de se livrer à une petite expérience culinaire : le cuy. Cette jolie appellation désigne un plat traditionnel ici, à savoir le cochon d'Inde. Sensation garantie!

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Et encore, il s'agit du côté le plus appétissant...

Pour nous remettre de nos émotions (et pour clore cette journée), nous décidons d'aller faire une petite promenade nocturne. Nous partons de la Plaza de Armas et rallions la Plaza San Francisco non loin de là, en passant par l'église de la Merced.

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Nous faisons ensuite chemin inverse et regagnons notre hôtel et nos chambres pour une nuit bien méritée. Bonne nuit et à demain !

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