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El viaje de Pedro
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El viaje de Pedro
10 juillet 2009

Yanque - Arequipa

Avec cette nouvelle journée qui débute, c’est une nouvelle contrée que nous allons découvrir peu à peu, une contrée de montagnes. D’emblée en sortant de ma chambre, je peux entrevoir quelques différences notables avec ce que nous avons vécu jusque là. Des paysans du hameau vont et viennent dans le champ qui borde l’hôtel. Certains rejoignent leur champ à flanc de  montagne, d’autres au contraire en descendent lourdement chargés. Plusieurs portent le costume traditionnel de la contrée. Ces scènes champêtres me rappellent ma région natale.

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De l’autre côté de la route (qui n’est autre qu’une piste faite de cailloux), le village de Yanque semble endormi, presque abandonné. Seuls les quelques paysans évoqués juste avant traversent ses larges ruelles désertes. Mais il est encore tôt puisque le soleil effleure tout juste les sommets des montagnes environnantes.

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En attendant le signal du départ, je m’approche un peu plus des habitations situées à proximité de l’hôtel. Je me rends alors compte de la dureté des conditions de vie dans ces contrées. Malgré les beaux paysages de montagnes, le hameau n’est qu’un lieu de passage vers le canyon de la Colca si bien que ses habitants ne bénéficient que très peu, voire pas du tout, de la manne touristique. D’ailleurs, depuis que je me promène devant l’hôtel voilà dix minutes, plusieurs minibus remplis de touristes sont passés devant moi sans s’arrêter. Tous font route vers la Cruz del Condor, le promontoire le plus prisé du canyon.

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Et puis vient notre tour : nous embarquons dans notre bus pour rejoindre cette destination visiblement incontournable. Nous imitons en cela les centaines de touristes que les agences de voyages d’Arequipa déversent chaque jour dans cette zone des Andes. L’excursion est réglée comme du papier à musique : les véhicules se suivent à intervalles réguliers et s’arrêtent en des points prédéterminés (un village, un mirador, …). Chaque groupe effectue une courte halte le temps d’admirer le paysage ou un bâtiment (ou de faire du business) et se trouve chassé par le groupe suivant qui ne tarde pas à arriver sur les lieux. Bienvenue dans l’industrie du tourisme de masse !

Malgré ce contexte pesant, je parviens tout de même à mettre de côté ma frustration. Il faut dire que le cadre devient rapidement époustouflant, envoûtant : le chemin de pierrailles sur lequel nous circulons prend progressivement de la hauteur et les premières terrasses andines ne tardent pas à faire leur apparition.

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Ces constructions humaines, œuvres de la civilisation Colluhuas, occupent une bonne partie de l’espace disponible, démarrant au fond du canyon et partant à l’ascension des montagnes environnantes. Même les sites les plus escarpés et les plus inaccessibles ont été domptés. Et pourtant ces terrasses se fondent à merveille dans le paysage. Le pari était loin d’être gagné étant donné que le canyon de la Colca est le second canyon le plus profond du monde (après celui de Cotahuasi au Pérou) !

Et que dire du soleil levant qui vient rajouter au charme de ce spectacle…

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Sur un autre registre, je constate amusé qu’à chacun de nos arrêts, des habitants du canyon ont dressé à la hâte quelques étals sur lesquels sont exposés leurs produits artisanaux, nos souvenirs. A leurs côtés, des femmes et des enfants ont revêtus le costume traditionnel et sont escortés par un lama. Tous attendent le chaland pour vendre leur marchandise ou se faire prendre en photo. Et les chalands ne manquent pas… Je pense que certains ne remarquent même pas le trésor naturel autour d’eux tant ils sont absorbés par leur shopping. Je me réjouis en revanche pour ces habitants du canyon qui savent tirer partie de ce flot touristique dont ils sont à première vue écartés.

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Nous traversons à plusieurs reprises de petits villages en cours de route (il y en a 14 dans la vallée), mais nous ne nous arrêterons que dans celui de Maca. Bien entendu, les autres véhicules font de même si bien que seul ce village profite un tout petit peu du passage ininterrompu.

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Le bourg de Maca, qui s’étend entre le canyon proprement dit et les montagnes, ne semble pas pour autant plus favorisé que ces congénères. Ses habitations sont presque toutes de petite taille et de plein pied. Rares sont celles qui ne possèdent pas de toit en tôle ondulée ou qui ne sont pas construites avec les matières premières de la région. Les principaux axes de circulation sont constitués d’un assemblage de galets tandis que les axes secondaires sont simplement en terre.

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L’église de Maca dénote dans ce paysage. Elle attire d’emblée l’œil par ses dimensions imposantes et la blancheur de sa façade. Et une fois franchit le porche, elle dévoile en son cœur une richesse insoupçonnée :

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Puis le périple reprend. Je saluerai ici la prestation de Milagros, très attentionnée à notre égard. Elle est par exemple venu me cherché au milieu de la foule pour me montrer un viscacha (une sorte de gros lapin). A vous de le trouver :

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Elle nous dévoile également la présence de tombes cachées le long de la paroi de la falaise tout en l’accompagnant d’un commentaire historique.

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Je rejoins alors José (notre chauffeur) pour contempler à nouveau le sublime panorama.

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Et puis c’est l’arrivée à destination : la Cruz del condor.

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Ce lieu-dit est une zone du canyon prisée des touristes certes, mais aussi et surtout du seigneur des Andes. Le condor apprécie particulièrement les courants d’air chaud qui remontent à cet endroit précis. Plusieurs spécimens viennent d’ailleurs y tournoyer chaque matin au-dessus de la tête des touristes avant de partir à la chasse. Ce matin ne fait pas exception. Mais auparavant, il nous aura fallu patienter un peu. Je n’ai pas de mal à trouver des occupations :

- scruter les environs pour tenter de l’apercevoir :

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- me reposer :

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- et faire plaisir à mon fan club :

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Mais je ne fais pas le poids face à la star du jour qui fait son entrée en scène. Le ballet aérien commence et ménage beaucoup de suspense :

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Nicolas nous a expliqué en montant que le condor était un animal curieux et donc qu’il n’hésitait pas à s’approcher très près des bipèdes venus l’observer. Mais il sait aussi disparaître très vite. Le rapace se déplace en planant et ne bat que très rarement des ailes ce qui lui confère une certaine noblesse.

Pendant une trentaine de minutes, je me promène le long de la falaise essayant de dénicher un point de vue plus approprié. Les condors, eux, survolent la zone, puis disparaissent pendant plusieurs minutes avant de réapparaître soudainement. Le jeu de cache-cache se poursuit lorsque je remarque un peu plus haut une scène insolite :

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Au bout d’une heure, tous les membres du groupe se retrouvent devant le car. Chacun a l'air ravi de ce ballet aérien dont nous avons pu profiter pleinement, d'autant plus que l'attente n'a pas été trop longue. Nous commençons donc par redescendre la piste empruntée ce matin, nous récupérons nos affaires à l'hôtel de Yanque, puis nous faisons route vers Chivay à 5 kilomètres de là. José nous dépose sur la traditionnelle Plaza de Armas de la localité.

Nicolas nous annonce alors que nous disposons d'une heure pour visiter le marché et les environs. Mes amis foncent presque tous vers le marché. Moi, je préfère rester un moment sur la place pour observer ce qui se passe. Evidemment, je ne reste pas seul très longtemps... Foto, foto! me scandent deux dames en costume traditionnel :

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Afin de retrouver un peu de calme, je m'exécute puis me retire un peu plus loin. J'identifie alors la rue par laquelle nous sommes arrivés. Ses bâtiments semblent en cours de construction et les véhicules soulèvent de la poussière.

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On se croirait véritablement dans une localité très pauvre alors que ce n'est qu'un village parmi tant d'autres (ceux de la côte pacifique présentaient le même aspect).

La place principale est un peu plus sympathique. Au centre, se dresse une fontaine qui vient agrémenter un petit parc. Quelques habitants sont assis sur les multiples bancs à disposition alors que d'autres ne font que traverser les lieux d'un pas déterminé. Les uns discutent tandis que d'autres se reposent ou observent les vas-et-viens.

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Mon regard dérive ensuite vers la gauche où je remarque une église à l'imposante façade blanche. Elle me rappelle celle de Maca que nous avons vu en début de matinée mais elle est tout de même plus sobre.

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Derrière elle, une croix géante est dessinée sur le flanc d'une montagne :

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Je me rapproche ensuite du marché, dont une partie est couverte (les bâtiments bleus à droite sur la photo).

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Le marché est pratiquement accolé à la Plaza de Armas. Pourtant, l'ambiance est totalement différente : l'endroit est plus fréquenté par la population, donc plus animé et plus attirant. En clair, le bourg endormi a laissé place à un village touristique presque bourdonnant.

Je contourne le bâtiment du marché et vagabonde dans les quelques allées. Je m'imprègne alors de l'ambiance, des odeurs, des bruits, des visages, ... Un vrai moment de bonheur ponctué par des interpellations récurrentes : "Oh! un alpaca. Qué bonito!"

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Déjà sonne l'heure du rassemblement. Nous devons reprendre le bus pour rejoindre le restaurant.

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Au menu, buffet! C'est une très bonne idée comme ça je peux manger vite et ressortir en attendant les autres (les Français étant particulièrement longs à table). Je mets à profit ces derniers instants pour entrevoir quelques bribes du quotidien des habitants.

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Nous partons ensuite pour les bains de La Calera, situés un peu plus loin dans la vallée. Nico nous y a ménagé un petit moment de détente pour expérimenter les bains thermaux en plein air et favoriser notre digestion. Une partie du groupe file vers les vestiaires tandis que les autres vont se promener aux alentours. Personnellement, je retiens l'option ballade car je ne suis pas vraiment un adepte de la flotte. Je rejoins donc le groupe des "marcheurs" qui est en train de traverser la rivière jouxtant les bains au moyen d'un pont suspendu. Le petit groupe cherche à se rapprocher d'anciennes terrasses construites à partir de blocs de pierres.

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Nous effectuons une courte ballade sur ces infrastructures, puis je regagne l'autre rive en retraversant le pont. J'y fais la rencontre d'un collègue avec lequel j'échange quelques banalités :

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Originaire du canyon, il me conseille d'aller voir la clôture autour des bains. Elle est effectivement très originale et... dissuasive. Jugez-en par vous-même :

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Je rejoins ensuite Milagros qui m'emmène voir la source thermale qui a donné son nom à l'endroit. L'eau y jaillit à 80°C avant de s'évacuer au moyen de rigoles vers une série de bassins de rétention qui eux-mêmes alimentent les bains.

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Cet intermède terminé, nous embarquons à bord du bus dans lequel José nous attend patiemment. Les baigneurs ne tardent pas à nous rejoindre si bien qu'il est encore tôt lorsque nous partons pour Arequipa. Nous reprenons exactement le même chemin qu'hier puisque c'est le seul qui mène à la ville blanche.

Notre premier arrêt a pour cadre le Mirador des Andes situé à 4 910m d'altitude. Nous découvrons les lieux pour la première fois puisque nous étions passés de nuit hier soir.

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L'endroit est assez peu engageant : le climat y est frais, le vent violent et le paysage se limite à une succession de cairns et de rochers à perte de vue. Au loin, une série de "6 000" se dressent tels des barrières. Ils accrochent le regard. La végétation est rare, nous sommes vraiment au cœur d'un univers minéral.

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Pourtant, quelques femmes se tiennent là, recroquevillées, et attendent les cars touristiques. Elles restent probablement là toute la journée pour vendre les produits qu'elles confectionnent patiemment.

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De l'autre côté de la route, déserte, je remarque des cabanes de bergers. Je traverse prudemment et m'en vais voir de plus près ces abris de fortune.

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Le bus ne tarde pas à repartir car il nous reste encore plusieurs heures de route avant d'atteindre notre destination. L'environnement change quelque peu à mesure que nous perdons de l'altitude : la végétation refait son apparition sous forme d'herbes rases, et nous avons même la chance d'apercevoir quelques vigognes.

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Plus bas, ce sont de véritables élevages d'alpagas et de lamas que nous croisons.

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On se croirait presque sur vos Champs-Elysées. José s'arrête si bien que nous pouvons aller à leur rencontre.

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J'en profite aussi pour admirer les alentours.

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Et c'est reparti. Nous traversons plateaux et vallons, nous rapprochant toujours plus de notre but.

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Nous effectuons un dernier arrêt là où nous avions goûté le maté de coca hier puis nous regagnons Arequipa. Nous déposons nos bagages à l'hôtel et faisons une toilette rapide car ce soir nous avons rendez-vous au Zigzag pour savourer une trilogie de viandes :

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C'est repu que nous prenons le chemin de notre lit. Buenas noches!   

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