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El viaje de Pedro
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El viaje de Pedro
8 juillet 2009

Nazca - Corire

Après la loooooongue journée d'hier, je pense qu'il est inutile de vous dire que j'ai fort bien dormi. C'est donc d'excellente humeur que je commence la journée. Plein d'énergie et d'enthousiasme, je rejoins mes compagnons pour prendre le petit déjeuner et assister au briefing de Nicolas. Puis, il me reste même un peu de temps pour me dégourdir les pattes autour de l'hôtel. Quel bonheur !

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Il faut dire que le programme d'aujourd'hui s'annonce beaucoup plus soft que la veille : nous ferons du bus, du bus, et encore du bus. Vincent résume très justement en disant : "On the road again". Quelques étapes sont néanmoins prévues pour agrémenter la journée : Orlando, notre guide de la veille, nous a par exemple livré des victuailles pour le pique-nique de ce midi qui aura lieu au bord du Pacifique. Mais reprenons au commencement...

Le bus démarre à 7h ce matin. Nous laissons Nazca derrière nous et roulons vers Corire. Cap au sud donc. Nous commençons par parcourir le plateau de Nazca puis poursuivons notre traversée du désert (le désert côtier s'étend jusqu'au Chili je vous rappelle).

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Au bout d'une heure environ, nous effectuons une première halte dans un village en bord de route. Blotti au cœur d'une oasis - une oliveraie pour être exact -, la vie y semble comme suspendue.

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Seule l'arrivée d'un camionneur ou d'un groupe de touristes semble redonner un peu d'activité à ce hameau endormi. Quelques boutiques d'olives et d'huile alignent en effet leur façade le long de l'axe routier. A l'intérieur, les commerçants attendent leurs clients. Ils s'activent dès qu'un véhicule fait mine de s'arrêter puis reprennent leur paisible existence une fois celui-ci parti.

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Sur le toit au-dessus des boutiques, des ouvriers réalisent des travaux de maçonnerie. Tandis que j'observe cette scène, une silhouette attire mon regard sur ma droite. Il s'agit d'un humble paysan et de son âne qui traversent le hameau :

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Nous réembarquons à ce moment-là dans le bus pour avaler la dizaine de kilomètres supplémentaires qui nous sépare de notre prochaine étape : une faille géologique qui longe la Panaméricaine. Nicolas nous informe que cette faille est la résultante de la tectonique des plaques, la plaque pacifique plongeant sous la plaque continentale. C'est le même phénomène qui est à l'origine de la formation de la Cordillère des Andes.

Ce paysage est véritablement insolite parce qu'il surgit d'un seul coup. Il me fait penser à une grande balafre qui fend le plateau désertique sur plusieurs kilomètres avant de plonger dans l'océan.

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Nous effectuons un arrêt pour observer de plus prêt ce phénomène naturel. Le spectacle est magique.

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Ce lieu si particulier me fait surtout prendre conscience de la force de la nature et de la fragilité des êtres vivants. Je me sens vraiment tout petit par rapport à la puissance de tels éléments. Je décide alors de prendre un peu plus de recul et de hauteur pour pouvoir ressentir encore davantage cette supériorité de la Pachamama comme nous l'appelons dans les Andes. Et là, no comment.

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Au bout de quelques minutes de silence et de contemplation, je regagne le bord de la route pour déposer un caillou sur l'un des nombreux cairns (le mien c'est celui du haut).

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Pendant ce temps, une partie de mes compagnons qui m'ont vu monter sur la butte décident de faire de même. Mais ils n'ont pas les pattes d'un alpaga et le rythme de leur "ascension" est beaucoup moins rapide. Je les attends donc en compagnie du restant de la troupe devant le bus.

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Celui-ci ne tarde pas à repartir. La route côtoie un temps la faille avant de s'en écarter définitivement. Nous retrouvons alors le désert, à perte de vue.

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Puis, c'est au tour du seigneur Pacifique de faire soudainement son apparition.

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Il m'apparait toujours aussi menaçant, belliqueux malgré son appellation. Peut-être est-ce la hauteur et la force des vagues qui génèrent ce sentiment en moi? Ou peut-être est-ce tout simplement ma mentalité d'andiniste?

Quoi qu'il en soit, nous roulons le long du front de "mer" sur quelques kilomètres. Puis nous jouons à cache-cache avec l'océan : nous le longeons pendant un moment et, l'instant suivant, nous nous en écartons avant de nous en rapprocher à nouveau. Vous constaterez sur la photo ci-dessous que la route n'est pas toujours bien dégagée, le vent effaçant les efforts des chasses-sable (i.e. l'équivalent de vos chasse-neiges).

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Notre périple continue tandis que nous approchons doucement de notre troisième étape de la journée. Il est pratiquement 10h30.

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Situé à 10km au nord de Chala et niché au fond d'une petite crique, le site de Puerto Inka semble à première vue extrêmement isolé et dépourvu d'intérêt majeur. Il nous a en effet fallu quitter la route asphaltée et nous engager sur une piste étroite et sinueuse pour rejoindre le bord de l'océan. Et là, à notre grande surprise, nous découvrons à l'entrée du site un complexe touristique avec hôtel, restaurant, bar, piscine, activités nautiques, ...

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Le bus parcourt encore quelques mètres avant de se garer face à l'océan. "Il est temps de descendre" nous annonce Nicolas. Nous descendons donc du bus un à un et nous rassemblons devant le front de mer. Je mets à profit ces quelques minutes d'attente pour me laisser imprégner de l'atmosphère du lieu.

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Les vagues qui roulent jusqu'au rivage ou bien s'écrasent contre les rochers constituent pour moi une attraction fascinante. Pensez-donc! Je n'avais jamais vu l'océan avant ce voyage. Je suis tellement captivé que je n'avais pas encore aperçu le condor qui patrouille sur la plage.

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Pas plus que je n'avais vu les autres membres du groupe rejoindre Nicolas. Celui-ci a rassemblé ses troupes avant de débuter la visite et il s'engage maintenant sur un petit sentier. Mes compagnons et moi le suivons de près car nous avons rendez-vous avec les incas ... ou plutôt ce qu'il en reste. Nous parcourons quelques mètres jusqu'au sommet d'un promontoire et, de là, se dévoilent peu à peu les vestiges d'un ancien village inca. C'est notre première rencontre avec cette brillante civilisation qui a marqué de son empreinte l'Amérique précolombienne.

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Nicolas nous explique que le choix de ce site pour construire un village n'est pas anodin. La proximité de l'océan d'une part permet de tirer partie des ressources halieutiques abondantes dans la région. L'implantation au cœur d'une crique permet d'autre part de se protéger à la fois des vents marins et de la chaleur du désert environnant. Vous remarquerez d'ailleurs que tous les bâtiments du village sont adossés sur la même butte à l'abri du vent.

Nous nous rapprochons doucement des ruines et découvrons ainsi les usages et spécificités de certains bâtiments :

-des habitations,

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- des greniers,

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- le marché et la place du village.

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Nous disposons à partir de ce moment d'une heure de temps libre avant le déjeuner. La majeure partie du groupe en profite donc pour s'enfoncer dans "l'arrière-pays". Il faut dire que celui-ci est sauvage à souhait.

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Je ne fais pas exception à la règle et je poursuis seul mon ascension vers les promontoires les plus élevés d'où j'espère embrasser l'ensemble du site. Le résultat est à la hauteur de mes attentes. J'aperçois en contrebas, la crique, le désert, les ruines et le complexe touristique.

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Je descends alors vers le grand bleu, et je ne tarde pas à retrouver d'autres membres du groupe. Nous improvisons une pause-photo du haut des falaises.

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Je prends aussi le temps de savourer ces instants magiques, loin du tumulte des grandes agglomérations et de la "civilisation". C'est vraiment ressourçant, croyez-moi. Hélas, tout est éphémère et nous devons déjà regagner le complexe pour aller pique-niquer. Un dernier petit regard au maître des lieux et c'est parti.

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Nous longeons la côte pour gagner un peu de temps (ou pour continuer à flâner) et rejoignons le bord de la piscine où nous attend Nicolas.

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Je mange rapidement le copieux pique-nique préparé par Orlando et sa femme (merci à eux!), et je retourne me promener sur la butte opposée. De ce côté-là aussi, le panorama est sympathique.

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Au bout d'un moment, je regagne la plage car la route nous attend. Je lance un dernier regard à la plage et grimpe dans le véhicule. Adieux Puerto Inka!

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Le trajet en bus jusqu'à Corire dure toute l'après-midi et jusqu'à la nuit tombée. Nous commençons par longer la façade pacifique pendant plusieurs heures, traversant de temps en temps une petite ville.

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Beaucoup de mes compagnons dorment ou lisent pour passer le temps. Moi, je ne le peux pas, ou plutôt je ne le veux pas. Je suis comme hypnotisé par cette façade maritime grandiose et en perpétuel mouvement. Quel curieux milieu en effet que celui de l'océan! Moi qui suis montagnard, je n'ai pas l'habitude de voir une nature aussi évolutive, changeante d'un instant à l'autre. Mon environnement à moi est bien souvent figé, et seuls la lumière et les vents viennent en changer l'apparence. Mon environnement est aussi encadré la plupart du temps par de hautes chaînes de montagnes qui accrochent le regard. Ici au contraire, l'océan s'étend à perte de vue sans autre limite que la ligne de l'horizon. Et ce milieu est parcouru en permanence par la houle et les vagues, deux éléments qui le rendent à la fois menaçant et accueillant.

Les heures défilent tandis que nous avalons les kilomètres. Nous effectuons bien sur quelques arrêts :

- le premier a lieu sur le littoral. C'est un endroit rocailleux qui plonge dans l'océan. En contrebas, de lourdes vagues viennent s'écraser sur les rochers projetant de l'écume dans les airs. Je reste silencieux et scrute les alentours pendant toute la durée de la pause. Et je prends quelques photos bien entendu.

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- le second arrêt marque un tournant dans notre voyage : nous commençons à nous écarter du littoral pour rejoindre l'intérieur des terres. Le bus s'arrête en haut d'un col où se dresse une chapelle pour les routiers. J'aperçois Christiane qui revient avec deux cierges dans la main. Je lui en rachète un et le tends à José pour qu'il puisse se conformer à la tradition.

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- nous descendons alors vers la vallée, la traversons et roulons jusqu'à la suivante à quelques kilomètres de là. Nous réalisons un dernier arrêt sur un mirador surplombant cette vallée de Majes.

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Le jour commençant à décliner, nous repartons rapidement sans plus nous arrêter. Vers 20h30, alors qu'il fait nuit depuis longtemps, le bus se gare. Nous sommes dans un hameau. Quelques réverbères trouent la pénombre d'un halo de lumière. Nicolas nous annonce que nous sommes arrivés au restaurant. Nos hôtes nous ont préparé la spécialité du cru : les écrevisses de la vallée de Majes. Les plats ont l'air (et se révèlent rapidement) très appétissants.

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La soirée ne s'éternise pas car nous ne sommes pas encore arrivés à l'hôtel. Nous reprenons donc le bus une dernière fois pour parcourir la courte distance qui nous sépare de notre hébergement (le Majes Lodge). Ce dernier est un ancien monastère réaménagé en hôtel. Les chambres sont plutôt spartiates mais forts sympathiques. Je prends une douche rapide et hop au lit!

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Bonne nuit et à demain. Zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz......

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